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Le Louvre épinglé par la Cour des Comptes ?

Selon «Le Figaro», un rapport à paraître à la fin du mois souligne les dysfonctionnements du musée.

PARIS, 17 jan (AFP) - Le Figaro a divulgué jeudi "une des toutes dernières versions" du rapport de la Cour des comptes sur le Louvre qui devrait être publié à la fin du mois et en critique certains dysfonctionnements et le manque d'autonomie dans la gestion du personnel. Interrogée par l'AFP, la Cour des comptes "refuse de cautionner cette fuite, dont (elle) ne connaît pas l'auteur et n'a aucune certitude sur l'actualité des informations données". "En outre, notre rapport public annuel, qui est l'aboutissement d'une procédure contradictoire, publie la réponse de l'administration contrôlée, ce qui n'est pas le cas ici", selon la même source. En réponse à l'article, intitulé "La Cour des comptes étrille le Louvre", le ministère de la Culture et de la Communication a souligné que "certains des dysfonctionnements s'expliquent paradoxalement par le succès du musée". Ainsi, souligne-t-on rue de Valois, le nombre de ses visiteurs a plus que doublé en quinze ans et a dépassé les six millions en 2000 (...) Tout cela génère des flux considérables, des files d'attente et des difficultés de circulation.

"Les fonctionnements anormaux relevés par la Cour au service de l'accueil (pauses excessives, notamment) ont constitué des réponses d'urgence et inadaptées à de vraies difficultés", admet le ministère tout en indiquant que "la mise en place des 35 heures (...) a permis de réaménager ces pauses". Le musée du Louvre abonde en ce sens, déclarant, dans un communiqué que "le constat de la Cour des comptes, dressé il y a un an, est en partie dépassé. En effet, plusieurs réformes ont déjà été engagées qui permettent, d'ores et déjà, d'améliorer le fonctionnement du musée". Quant au manque d'autonomie dans la gestion de ses personnels et de ses ressources, épinglé par la Cour des comptes, le musée du Louvre, loin de s'en défendre, "partage le constat de la Cour", estimant qu'il est à l'origine de "l'essentiel des dysfonctionnements".

Le Figaro présente ce constat comme "accablant", soulignant que "l'autonomie de l'établissement public du Louvre serait un leurre" et que "60% des personnels du Louvre, gérés par le ministère de la Culture, sont intouchables". Le Louvre indique que "l'essentiel des personnels du musée (1.100 titulaires sur 1.800 personnes) continue d'être géré de façon centralisée au ministère de la Culture (recrutements, affectations, promotions) et que le taux actuel de fermeture des salles (26%) s'explique largement par cette situation, le Louvre ne pouvant recruter les personnels qui lui sont nécessaires". Mais, rappelle le musée, "le ministère de la Culture a annoncé des mesures qui permettront de remédier à cette situation. Ainsi, la gestion du personnel sera pour l'essentiel de la responsabilité du musée dès le 1er janvier 2003 et des effectifs supplémentaires seront apportés au musée de manière à ce que le taux moyen de fermetures des salles revienne à 10% d'ici deux ans". En ce qui concerne son manque d'autonomie financière et la maîtrise insuffisante de ses ressources, le Louvre semble trouver que la Cour des comptes apporte plutôt de l'eau à son moulin. "Chaque année, en dépit de ses lourdes charges, 45% des recettes de droit d'entrée du musée (10 M EUR) sont prélevées au bénéfice de la Réunion des musées nationaux (RMN). Ce prélèvement que la Cour estime élevé au regard des services rendus, va être progressivement revu à la baisse", selon le Louvre.


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18.01.2002