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Arte Fiera : le marché italien fait son bilan

Le salon de Bologne, qui ouvre aujourd'hui sa 26e édition, est un rendez-vous essentiel pour les galeristes transalpins.


© Arte Fiera Bologna
Le contingent français est cette année de sept unités avec deux galeries de province, Sparta de Chagny et Sapone de Nice. A côté de Trigano, qui a l’habitude de ce rendez-vous, Alain Le Gaillard s’y rend pour la seconde fois avec les curieux animaux taxidermisés et vernis du Belge Pascal Bernier. Un bébé chimpanzé est proposé à 20000 euros tandis que le noble jaguar se négocie à 35000 euros. Pour Vidal de Saint-Phalle, c’est une première. «La galerie participe à plusieurs salons européens, à Cologne, à Madrid et il nous semblait tentant de nous rendre à Bologne, explique Jean-Pascal Léger. Nous exposons de nombreux artistes étrangers, dont certains sont italiens, comme Pizzi-Cannella et Giuseppe Gallo. Arte Fiera est un intéressant espace de rencontre pour la galerie, qui a de forts liens avec l'Europe.»

Mais Arte Fiera est surtout l’occasion de mesurer la vitalité de la scène italienne. Aucun des poids lourds n’en est absent : on y retrouve les milanais Lorenzelli, Marconi, Massimo de Carlo, Tega ou Cannaviello, le napolitain Artiaco, le romain Sperone, le turinois Tuci Russo, etc. «Je suis venu dès le début, explique Giorgio Marconi. Après une interruption, je suis revenu à Arte Fiera il y a 4 ou 5 ans. Je trouve que la foire s'est bien modernisée. Les stands se sont agrandis, ce qui permet d'exposer plus facilement de l'art contemporain. Elle se rapproche davantage de ses concurrentes, comme la FIAC, pour ne citer qu'un exemple. Pour cette édition, je mets l'accent sur deux vieux jeunes, deux artistes qui ont été jeunes il y a 25 ans et qui ont maintenant une bonne notoriété : le chinois Hsiao Chin et Di Bello, qui travaille avec la lumière. Les prix ? Un ordre de grandeur est 12 000 euros pour une œuvre de 100 x 150 cm.»


© Arte Fiera Bologna
La foire est-elle trop italo-italienne ? Pas pour Massimo di Carlo, président de l'association des galeries d'art contemporain et moderne et directeur de Lo Scudo à Vérone: «Ce rendez-vous est essentiel, fondamental pour le marché italien mais il s'ouvre aussi, il s'internationalise. Pour les œuvres classiques que nous présentons – Melotti, Capogrossi, Fontana – nous avons des acheteurs étrangers.» Egalement véronaise, la galerie La Città est présente depuis la première année. «C'est bien sûr l'occasion de rencontrer tous les collectionneurs italiens, commente Hélène de Franchis, mais depuis l'année dernière, je note la présence plus nombreuse d'acheteurs étrangers. Nous participons aux salons de Bâle, de Cologne et à l'Armory de New York. Bologne est un bon complément : nous emmenons à l'étranger nos Manzoni ou Fontana et présentons ici des œuvres moins chères en privilégiant les artistes contemporains. Cette année, par exemple, nous avons une installation de Jacob Hashimoto, de 3 mètres sur 3, à 20 000 euros.»

Les nouveaux pavillons de la Foire de Bologne, dessinés par Kenzo Tange, sont sans doute pour quelque chose dans l'appréciation des galeristes, tout comme l'effort mis sur le lien avec les collections d'entreprise. Cette année, un colloque est organisé sur le sujet, vendredi 25 janvier, et un volume publié en collaboration avec Il Sole 24 Ore, le principal quotidien économique italien. Et le fait d'avoir pour président de la Foire Luca di Montezemolo, parent des Agnelli et président de Ferrari, également chef de file du consortium pour les Jeux Olympiques de Turin en 2006, facilite beaucoup les choses…


 Rafael Pic
24.01.2002