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Les Mayas ont-ils détraqué le climat ?

Des chercheurs néerlandais analysent les incidences de l'effondrement de l'empire méso-américain sur les précipitations.

PARIS, 25 jan (AFP)- Le climat dans le Mexique méridional s'est modifié à la suite de l'effondrement de la civilisation Maya, selon des chercheurs néerlandais qui ont pu mettre montrer, à partir de pollens fossiles, que le climat est devenu beaucoup plus sec à cette époque. L'apparition de cette sécheresse serait à rapprocher du dépeuplement de la région, suggèrent ces chercheurs qui, sachant que les plantes ne poussent que dans certaines conditions, ont pu reconstituer de façon précise à partir des grains de pollens, les données climatiques dans la région considérée. Le changement climatique, selon les paleo-écologistes de l'Institut de Biodiversité (Université d'Amsterdam), se serait produit vers 1000 avant J.C, soit 100 ans après le déclin de l'empire Maya, qui s'était épanoui au sud du Mexique et au nord du Guatemala, indique un communiqué de l'université d'Amsterdam reçu à Paris.

Les habitants de la région, une fois disparue cette civilisation organisée, ont détruit beaucoup de vie sauvage et de zones cultivées. Ce qui a entraîné une érosion, puis un processus d'évaporation et donc une baisse des précipitations. Le pollen a aussi fourni des informations sur les pratiques agricoles dans un passé lontain. Au Pérou, les chercheurs ont pu reconstituer comment les cultures de maïs et de céréales se sont progagées dans différents groupes de populations. Il s'est ainsi révélé que des groupes qui vivaient de la chasse et de la cueillette lorsque les Espagnols sont arrivés, avaient en fait eu un passé agricole très riche. La recherche en palynologie en Amérique du Sud et en Amérique centrale a aussi fourni des informations importantes pour l'étude du climat à l'époque contemporaine, selon les mêmes chercheurs, dirigés par le Pr Robbert (bien Robbert) Marchant. Dans une zone montagneuse de Colombie, des résidus fossilisés de pollens remontant à trois millions d'années ont été retrouvés. Les chercheurs ont examiné quelles cultures poussaient à différentes concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, au cours des 450.000 dernières années. La concentration de dioxyde de carbone dans l'air à cette période est connue grâce à la découverte de bulles d'air piégées dans la glace du Pôle sud. Les études comparées montrent que dans le passé, la croissance des plantes était fortement corrélée avec les concentrations de dioxyde de carbone. Les travaux ont établi que non seulement les températures ont changé, mais également le niveau des précipitations et les saisons auxquelles elles se produisent.

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  AFP
28.01.2002