Accueil > Le Quotidien des Arts > Le Salon des Cent, un raccourci de l’Art 1900

Expositions

Mucha, Affiche
© Fondation Neumann


Le Salon des Cent, un raccourci de l'Art 1900

Après Gingins, en Suisse et Pont-Aven, les affiches du Salon des Cent gagnent les cimaises du musée des arts décoratifs de Bordeaux.

Nous sommes en 1894 et l’idée d’un salon réservé aux jeunes talents n’a rien d’original. Pour tous les artistes, la notoriété passe inévitablement par une exposition parisienne. «Dès 1889, Léon Deschamps, créé le journal La Plume afin de permettre à de jeunes talents comme Verlaine ou Mallarmé de s’exprimer. En 1894, il fonde le Salon des Cent destiné à lancer l’avant-garde artistique » nous explique Bernadette de Boyson, conservateur du Musée des Arts décoratifs de Bordeaux. Durant 5 ans, l’immense hall du journal, rue Bonaparte, accueillit des « talents prometteurs » cautionnés par des artistes comme Bonnard, Toulouse-Lautrec, Mucha. «43 expositions se succédèrent au rythme de 7 par an, chacune d’elle suscitant une affiche de l’un des artistes invités. Une belle opportunité pour les collectionneurs ! » La mort de Léon Deschamps en 1900, à l'age de 36 ans, met fin à cette vaste entreprise.

Une grande partie des œuvres exposées proviennent de la Fondation Neumann de Gingins et d’une collection privée suisse. « Quelque 60 pièces, réunies pour la première fois en France, parmi lesquelles des tirages sur papier japon, sur papier blanc, entoilées ou édition de luxe. Le nombre d’exemplaires dépend de la célébrité de l’artiste : l’affiche de Mucha atteint les 10 000 tirages. » Documentées par des maquettes aquarellées et des articles de journaux, ces œuvres sont présentées comme des témoignages à la fois historiques, artistiques et techniques. Art nouveau, symbolisme, Nabis et japonisme, tous les courants artistiques sont présents. «Nous avons choisi un parcours thématique, plus révélateur à mon sens de l’homogénéité des représentations : la femme comme métaphore des arts reste le thème le plus exploité ». Peu traité par les historiens, le Salon des Cent fait figure « d'une belle aventure graphique».Malgré sa courte durée cet événement fait toujours parler de lui.


 Stéphanie Magalhaes
20.09.2001