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Musées

Maquette de la Oldham Gallery
Architectes : Pringle Richards Sharrat

La Oldham Gallery prend du volume

Situé dans la banlieue de Manchester, le musée entend développer une vision contemporaine tout en abordant des thématiques liées à l’homme et à l’environnement.

Si la Oldham Gallery (fondée en 1880) possède une vaste collection de beaux-arts, comprenant des aquarelles britanniques du 19e siècle (Ruskin, Turner, etc.), des huiles sur toiles des 19e et 20e siècles, ainsi que des objets d’arts décoratifs, elle couvre également les domaines de la sociologie, des sciences naturelles et de l’industrie. A l'occasion de sa réouverture, un programme d’expositions thématiques a été établi pour les quatre années à venir. La nouvelle mission de la Oldham Gallery s'inscrit dans une politique gouvernementale visant à informer les nouvelles générations sur les questions de la citoyenneté, de la durabilité et de l’écologie.

Les travaux, d’une durée d’un an, ont coûté 9 millions £. Un nouveau bâtiment a été construit, pour permettre notamment un accès facilité aux handicapés. Un pont le relie à l’ancien édifice qui avait besoin d’une sérieuse rénovation. En effet, les œuvres ne pouvaient plus y être conservées dans de bonnes conditions. «C'est la première étape d’un programme de restauration des lieux culturels du vieux Oldham» explique Sheena Macfarlane, la nouvelle directrice de la Oldham Gallery. «Une nouvelle bibliothèque ainsi qu'un centre des arts du spectacle sont également prévus...». Choisi sur concours, le cabinet Pringle Richards Sharrat avait déjà à son actif la Millennium Gallery de Sheffield. «C’est ce qui a motivé notre intérêt pour ce projet» précise Anne Schmilinsky, l’une des architectes, «Nous avions déjà une certaine expérience dans le domaine muséal. Le travail que nous avons fait à Sheffield se situe dans la même ligne. Nous avions aussi travaillé pour le Victoria & Albert Museum, notamment pour la Glass Gallery...». Pour la Oldham Gallery, l'équipe, sous la direction de Ian Sharratt, a conçu un bâtiment tout en longueur, en béton coffré, terracotta et verre. Pour l'intérieur, la simplicité est de mise, avec de grands panneaux blancs modulables et interchangeables.

Le musée n’aura pas d’exposition permanente. En revanche, une série de présentations temporaires rassemblera à tour de rôle des œuvres des collections. Leur finalité est d’illustrer différentes thématiques. «C’est une politique totalement nouvelle» indique Sheena Macfarlane. «Nous souhaitons aborder la notion de ce qui survit au temps. L’idée est de sensibiliser les visiteurs à la création d’un futur qui n’aurait pas un impact négatif sur l’environnement. Nous étudierons aussi la manière dont les gens se comportent dans la vie de tous les jours. Les œuvres d’art, anciennes ou contemporaines, seront mises au service de ces sujets». Les deux premières expositions témoignent de cette orientation. «Conséquences» réunit vidéos, illustrations, photographies et peintures d’artistes internationaux contemporains. Comme son nom l’indique, elle examine les conséquences d’actions collectives et individuelles. Le photographe John Darwell, par exemple, s’intéresse aux évolutions sociales et industrielles et à l’environnement. L’artiste Greg Barsamian utilise la technologie pour transformer ses rêves en paysages spectaculaires. La deuxième exposition «Sussed» comprend des œuvres de Walter Sickert, David Hockney, Kitaj ou encore Fantin-Latour. Un éclectisme dont l’ambition est de mettre en évidence la question de ce qui perdure. Avec, entre autres, des représentations de vie agricole au 19e siècle, ou encore des illustrations sur la guerre civile espagnole par Jim Robinson qui explorent l’altruisme, la tolérance et la démocratie. Dans l'attente de la réouverture en mai de la Manchester Art Gallery, fermée depuis trois ans, voilà de quoi faire patienter les habitants de la région…


 Laure Desthieux
18.02.2002