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© Bibliothèque nationale de France

La BNF de long en large

Après le Lieu unique de Nantes et le Guggenheim de Bilbao, la collection «Esprit du lieu» présente la Bibliothèque nationale de France.

La BNF n’a aujourd’hui plus rien à voir avec la «Librairie» de Charles V de la fin du 14e siècle. Les 64 pages du livret de Bruno Blasselle retracent l’historique de cette institution vieille de plus de cinq siècles. De la naissance de la collection savante, riche de près d’un millier de livres aux onze millions d’imprimés conservés sur le site François-Mitterrand, l’ouvrage explique et analyse l’évolution de la Bibliothèque nationale depuis sa création jusqu’à son fonctionnement actuel. Le lecteur trouvera des renseignements sur l’origine des différents départements, le rôle joué par le dépôt légal ainsi que l’importance des classements. Il est intéressant d’apprendre que les ouvrages étaient consultables par les lettrés ou les curieux mais ne pouvaient être empruntées que par certains privilégiés. Du palais du Louvre, les collections gagnent l’ancien palais de Richelieu, au nord du Palais-Royal, en 1720. Le manque de place devient vite un problème majeur auquel de nombreux architectes semblent vouloir répondre à l’exemple du Projet d’agrandissement de la bibliothèque du Roi de Louis-Étienne Boullée en 1785. Ce dessin utopique présente des similitudes avec l’actuelle salle Labrouste.

L’historique des bâtiments de la Bibliothèque nationale reste le point fort de l’ouvrage. Au Second Empire, le chantier d’agrandissement est confié à Henri Labrouste (1854). La réalisation de la salle de lecture éclairée par des coupoles et soutenue par des colonnettes métalliques demeure aujourd’hui encore l’emblème de la bibliothèque. Aujourd’hui, seuls les départements des manuscrits, de la musique, des estampes, des plans et des monnaies demeurent sur le site de Richelieu. Le lecteur sera surpris d’apprendre la présence du plus ancien livre du monde, le Papyrus Prisse de Thèbes (2000 avant J.-C.) dans ces lieux. Si les écrits sont clairs et succins, une large place est accordée aux illustrations : plans d’époque, estampes, enluminures ou photographies.

L'extension de la BNF sur le site Tolbiac reste le principal sujet d'étude de cet ouvrage. Les vues des différentes phases de travaux, les projets présentés au concours de février 1989, l’aménagement des réserves, les matériaux utilisés sont largement décrits. Son architecte, Dominique Perrault, à l'origine de la médiathèque de Venissieux est également connu pour son côté sourcillieux sur les droits à l'image. Les problèmes survenus dans le domaine de la conservation des livres ont suscité de nombreux débats et un surcoût dans l'application de panneaux protecteurs. Les détails du déménagement y sont expliqués et illustrés. Les dernières pages décrivent des conditions de travail agréables : un jardin intérieur aux essences variées, une lumière abondante, un décor recherché associant béton, bois, métal aux fresques de Gérard Garouste et aux sculptures de Louise Bourgeois. Tout cela à un coût...


 Stéphanie Magalhaes
16.04.2002