Accueil > Le Quotidien des Arts > Le musée du Montparnasse cherche son guide

Musées

© Musée du Montparnasse

Le musée du Montparnasse cherche son guide

Que devient le charmant musée parisien après le décès de son concepteur et ange gardien, Roger Pic, en décembre dernier ?

C’est en 1912 que tout a commencé avec l’ouverture de l’Académie du Montparnasse au fond de l’impasse du 21, avenue du Maine, en contre-bas de la gare. Les artistes n’ont cessé ensuite de se succéder dans ce vivier de l’art moderne. Marie Vassilieff y a ouvert sa «Cantine des artistes » durant la Première Guerre mondiale, offrant l’hospitalité à Picasso, Braque, Cendrars ou Zadkine. Annick Le Moine ou Charles Sablon, anciens artistes-résidents du village d’ateliers ont laissé la place à Georges Visconti ou Frans Krajcberg. Ce n’est qu’en 1998 que Roger Pic, photographe, cinéaste, réalisateur de télévision, fonde le musée du Montparnasse. Le récent décès de ce dernier amène à faire le bilan de cinq ans d’activité.

«La politique culturelle du musée de Montparnasse répond à un devoir de mémoire vis-à-vis du quartier qu’il occupe. Chaque exposition se donne ainsi pour objectif de lever un pan d’ombre sur son histoire et sur les personnalités qui y ont vécu. Il s’agit pour nous de redonner au lieu l’aura qu’il avait au début du 20e siècle en recréant l’ambiance de l’époque» explique Sylvie Buisson, chargée des expositions au musée. Après Marie Vassilieff dans ses murs, les différentes cultures de passage à Montparnasse ont suscité un intérêt particulier comme : Des Japonais à Montparnasse ou encore Les Vikings à Montparnasse. En 2000, le musée fête le centenaire de la naissance de Prévert et propose une rétrospective Roger Pic. L’année suivante, c’est au tour de Jean Vilar. «Nous nous sommes également intéressés à l’amour particulier entre Foujita, Desnos et Youki, dans Un amour surréaliste». L’exposition en cours, Elles de Montparnasse, conjugue le métier d’artiste au féminin en rappelant le rôle de la femme dans la construction de l’art moderne au début du siècle. Outre cette attention au passé du lieu, le musée tient à garder un regard sur l’actualité. En septembre prochain, dans le cadre de la Saison tchèque, une exposition sur Kafka proposera de faire le lien entre l’écrivain et les artistes.

Qu’en est-t-il aujourd‘hui de l’établissement associatif ? «Nous avons été heureux de constater que les cent soixante adhérents de l’association du musée ne nous ont pas abandonnés après le décès de Roger Pic. Financièrement nous recevons des subventions de la Ville de Paris, du ministère de l’Education, du ministère de la Culture et de la DRAC Ile-de-France. Depuis décembre dernier, la gestion de l’établissement a été partagée entre les membres du conseil d’administration, formant ainsi un comité directeur. C’est à ce dernier que va revenir la responsabilité de désigner le nouveau directeur» explique Monique Plon, vice-présidente du musée, assurant la direction par intérim. Avec près de 20 000 visiteurs par an, le musée du Montparnasse continue dans la voie ouverte par Roger Pic. Très prochainement, la donation du sculpteur brésilien, Frans Krajcberg, va enrichir le fonds permanent et permettre un agrandissement à la rentrée 2003. «Il s’agit pour nous d’une année de consolidation».


 Stéphanie Magalhaes
10.06.2002