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Nîmes statufie le taureau

Les huit premières salles du futur musée de la tauromachie à Nîmes ont été inaugurées jeudi dernier, parallèlement à l’ouverture de la cinquantième édition de la Feria.


Buste de toreros, fin 19e siècle
© Collections du musée des cultures
taurines
Alors que le musée du Prado de Madrid consacre une série d’expositions aux estampes de Francisco de Goya sur la tauromachie, Nîmes préfigure son futur musée des cultures taurines. Si les collections consacrées à ce thème existent depuis l’ouverture du musée municipal en 1920, aucun lieu ne leur avait été dévolu. C’est chose faite aujourd’hui. L’exposition « feria 2002, cinquante ans de cultures taurines » présente aux visiteurs un aperçu de ce que sera le futur musée dont l’ouverture est prévue pour mai 2005. Reconnue par la direction des musées de France, la collection compte près de 8 000 pièces à valeur historique, artistique et ethnographique. Ces œuvres proviennent de trois sources différentes : l'acquisition des œuvres de Monsieur Castel en 1955, les dépôts simultannés de la collection Claude et Henriette Viallat ainsi que celle de l’Association des amis du musée taurin, principalement constituée de pièces provenant du musée de Sanlucar de Barrameda, en Andalousie, en février 2001. Cet ensemble aussi divers que varié va enfin trouver un lieu de présentation propice face aux arènes.


Affiche de la première Feria de Nîmes,
(détail) 1952 © Collections du musée
des cultures taurines
L’exposition, occupant deux niveaux du bâtiment, commence par définir la place du taureau dans la région et s’achève par une évocation de la Feria. Ainsi, vingt siècles de cohabitation entre les nîmois et l’animal mythique sont présentés sous forme d’un parcours dans l’histoire de la région : des croyances populaires à l’émergence des corridas. Un cabinet d’estampes et de dessins présente les œuvres graphiques d’artistes dits «taurins» comme ces gouaches de Lucien Coutaud, peintre surréaliste né à Nîmes. Antiquités, gravures du 16e siècle, objets d’arts et traditions populaires, vidéos ou bandes sonores dialoguent sur un thème commun. Le premier étage propose un bilan de la Feria et de ses principales vedettes. Les noms des toreros Pepe et Luis Miguel Dominguin ou de Rafaël Ortega reviennent à la mémoire des spectateurs de la première feria de 1952 tandis que des documents d’époque font renaître le triomphe de Nimeno II, qui tua six taureaux en 1989.


 Stéphanie Magalhaes
11.05.2002