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Musées

Palazzo Braschi, Museo di Roma (depuis Piazza Navona)


Palazzo Braschi, Museo di Roma


Rome fête son musée retrouvé

Fermé pendant plus d'une décennie, le Museo di Roma rouvre enfin ses portes. Mais il faudra attendre 2007 pour le voir entièrement achevé.

Le musée de Rome rouvre enfin…
Maria Luisa Tittoni, directrice
. Oui, après une fermeture qui a duré quinze ans. Le bâtiment n'était plus aux normes, les structures étaient entièrement à revoir. Sa propriété était partagée de façon complexe, ce qui explique ce délai. En 1870, au moment de l’Unité, le palais est devenu propriété de l'Etat italien, qui, en 1950, en a donné l'usage à Rome pour y installer son musée. L'Etat ne souhaitait pas engager de travaux importants pour un bâtiment dont il n'avait pas l'usage. Et la mairie ne le pouvait pas puisqu'il ne lui appartenait pas : cette situation s’est débloquée grâce au passage de propriété, de l'Etat à la municipalité, au début des années 1990. Dans le même temps, nous avons pu obtenir des financements liés au Jubilé.

Quelle est l’histoire de l’édifice, quels travaux y avez-vous effectués ?
Maria Luisa Tittoni, directrice
. Le palais Braschi a été construit à la fin du 18e siècle par le pape Pie VI pour son neveu. En 1798, les troupes françaises occupent Rome et Pie VI est déporté en France, où il meurt. Les travaux reprennent sous Pie VII et Luigi Braschi, de 1809 à 1814, devient maire de Rome. En 1870, le palais Braschi est utilisé par le ministère de l’Intérieur qui y installe des bureaux. A partir de 1922, il accueille la fédération fasciste de Rome. En 1945, s’y installent trois cents familles en attente d’être relogées. La première phase de restauration, qui vient de s’achever, a touché la couverture, toutes les installations techniques et un certain nombre de salles. La seconde, qui devrait commencer en 2003, concernera uniquement des salles d’exposition, abondamment décorées de stucs et de fresques. Le budget total de ces deux tranches de travaux est compris entre 12 et 14 millions d’euros.

Avez-vous retenu un principe muséographique chronologique ou thématique ?
Maria Luisa Tittoni, directrice
. Nous racontons une histoire. Celle de Rome est bien sûr immense et nous ne pouvons pas la couvrir dans son intégralité. Nous commençons au Moyen Age – nous ne sommes pas un musée archéologique - pour conclure au début du 20e siècle. Mais nous avons choisi de ne pas donner au musée son organisation définitive tant que les travaux ne seront pas achevés. Actuellement, nous développons deux thèmes. Au premier étage, c’est un hommage à Pie VI et à Rome, capitale de la papauté et du christianisme, avec les grandes processions et scénographies urbaines des papes. Au second étage, sont mises à l’honneur les grandes familles nobles romaines, les Barberini, les Rospigliosi et les Torlonia. Ces derniers, qui furent les banquiers des Français, ont été les derniers à être anoblis. Nous possédons de nombreux éléments de leur palais de piazza Venezia, qui a été détruit au début du 20e siècle pour laisser la place à l’Autel de la Patrie. Nous tentons de rendre compte de la richesse de nos collections en exposant des tableaux, des meubles, des médailles, des livres, des gravures, des habits…

Quelle fréquentation attendez-vous ?
Maria Luisa Tittoni, directrice
. C’est difficile à évaluer pour un musée qui a été fermé si longtemps. Ce que je peux vous dire, c’est que le week-end de l’inauguration, les 4 et 5 mai, nous avons reçu huit mille personnes. Bien que le musée soit désormais payant (sauf pour les Parisiens, jusqu'à la fin de l'année 2002, en raison du jumelage entre les deux capitales), aujourd’hui, le 7 mai, à midi, nous avions déjà vendu deux cent cinquante billets. Cela démontre que ce musée répond à une attente.


 Rafael Pic
09.05.2002