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Marché

Alain Marchiset : «Il faut lever les contraintes douanières sur la librairie ancienne»

La Foire du livre ancien de Paris ouvre ses portes. C’est l’occasion pour le président du syndicat français de faire un état des lieux.


Parole in libertà futuriste,
tattili-termiche olfattive
,
de Filippo Marinetti, chez Arenthon,
60000 euros.
© ADAGP
Présentez-nous la manifestation.
Alain Marchiset, président du Syndicat de la librairie ancienne et moderne.
Nous en sommes à la quatorzième édition. La Foire était biennale à l’origine, elle est aujourd’hui annuelle. Pour y participer, il faut être membre du syndicat français - le SLAM, Syndicat de la librairie ancienne et moderne, créé en 1914, qui regroupe 225 membres, dont une centaine à Paris - ou d’un syndicat équivalent à l’étranger, pourvu qu’il soit reconnu par la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA). Une dizaine de foires dans le monde sont organisées sous l’égide de la LILA, notamment celles de New York, Stuttgart, Milan ou Londres. Cette année, nous avons 95 exposants, dont un tiers environ sont étrangers. Nous recevons en moyenne dix mille visiteurs par an.


Visages paysans de Georges
Géo-Fourrier (vers 1950),
chez Privat, 5000 euros.
© ADAGP
Quels sont les problèmes de la librairie ancienne en France ?
Alain Marchiset.
Les contraintes douanières nous pèsent. Pour toute exportation, quelle que soit la valeur de la pièce, un certificat est nécessaire. Cela touche les incunables, c’est-à-dire les ouvrages publiés avant 1501, les manuscrits et les autographes. Trois administrations interviennent dans la délivrance de ce document : la Direction du livre, la Bibliothèque nationale et les Archives nationales. C’est, par conséquent, une procédure très lourde. Nous avons reçu aujourd’hui un représentant du ministre de la Culture et nous lui avons fait part de notre souhait de voir cette réglementation évoluer.

La question des experts agréés vous concerne également.
Alain Marchiset.
Oui. Nous avons dit à Gérard Champin, président du Conseil des ventes volontaires, qu’il devait revoir sa copie ! La définition de l’expert agréé par le Conseil des ventes a été faite sans concertation avec les syndicats. La cotisation que doivent acquitter les experts agréés par le CVV est une pierre d’achoppement mais ce n’est pas la principale. Il y aussi le fait que le Conseil des ventes agrée des experts qui n’ont que quelques années d’expérience alors que nous en exigeons dix. Par ailleurs, les experts n’ont pas le droit de porter d’enchères dans les ventes qu’ils ont expertisées. Cela les pénalise, car ils sont également marchands, à la différence des experts des maisons de ventes anglo-saxonnes, qui sont salariés.


 Rafael Pic
24.05.2002