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Musées

Manchester retrouve ses préraphaélites

Après quatre ans de travaux, la Manchester Art Gallery, qui compte une importante collection de peintres anglais, rouvre ses portes.


Extérieur de l'Athenaeum et de
l'expansion depuis George
Street
© Manchester Art Gallery
Le musée qui portait avant sa fermeture le nom de «City Art Galleries» était divisé en deux bâtiments voisins. L’un était consacré à la collection permanente, l’autre aux expositions temporaires. Les travaux de 35 millions de livres ont considérablement transformé l’institution. «Cela a été un véritable challenge pour l’architecte Sir Michael Hopkins» explique Virginia Tandy, la directrice. «Un défi esthétique et technique, puisqu’il s’agissait de créer un lien entre les bâtiments. Il était très important de travailler avec un architecte ayant suffisamment d’assurance et d’expérience, tout en étant capable d’envisager un agrandissement subtil pour joindre les deux constructions existantes». Les deux immeubles, bien que fort différents l’un de l’autre, ont été conçus par Charles Barry et achevés en 1835 et 1838. Le premier accueillait une institution royale, le second un club pour gentlemen.


Intérieur des salles consacrées aux
18e et 19e siècles
© Manchester Art Gallery
Avant leur cessation d’activité temporaire, les deux sites accueillaient en moyenne 250 000 visiteurs par an. Le musée attend une progression importante dans les années à venir. Une politique est mise en place pour rendre le lieu plus accessible à un large public. «Nous avons créé des salles interactives, proposant des activités familiales et pratiques, notamment des jeux vidéos pour les enfants.» indique Virginia Tandy. Mais le grand changement reste la disposition des collections. «Nous avons identifié les pièces majeures pour les mettre plus en valeur et pour que les visiteurs puissent les retrouver facilement. Nous avons également développé des liens entre la ville de Manchester et les arts visuels en passant des commandes aux artistes locaux. Enfin, nous avons ouvert une salle consacrée aux œuvres graphiques, qui ne peuvent être exposées en permanence. Nous inaugurons ce programme par une présentation de dessins préraphaélites». Le fonds du musée se concentre essentiellement sur l’art britannique du 18e siècle (Gainsborough, Stubbs ou Reynolds), et sur le 19e siècle avec Turner, les préraphaélites Dante Gabriel Rossetti ou Sir John Everett Millais. Ces derniers sont installés en compagnie de céramiques de William de Morgan qui puisait son inspiration dans leurs œuvres. «C’est une autre nouveauté muséographique. Nous souhaitons mélanger les genres et exposer des œuvres en relation les unes avec les autres. Par exemple, nous rassemblons dans une même salle des poteries grecques et romaines et des peintures réalisées par des artistes pendant leur Grand Tour» précise Virginia Tandy.

Les expositions inaugurales ont des thématiques contemporaines, comme ces installations de Michael Craig-Martin ou de Neil Cummings et Marysia Lewandowska. En septembre, l’artiste belge Wim Delvoye proposera une toute nouvelle création. Ce choix d’artistes vivants n’exclut pas les maîtres anciens puisqu’une grande exposition Turner est prévue pour 2003.


 Laure Desthieux
30.05.2002