Accueil > Le Quotidien des Arts > Les antiquaires au Carré

Marché

Les antiquaires au Carré

À l'occasion des vingt-cinq ans du Carré Rive Gauche, les organisateurs ont préparé des «Journées de l'objet extraordinaire». A découvrir dans plus de cent galeries…


Guéridon en porcelaine Imari,
Japon, 19e siècle, 89 x 56 cm
© Galerie Altéro
Après le Village suisse et quelques jours avant les galeries d’art de Saint-Germain-des-Prés, c’est au tour des antiquaires du Carré Rive Gauche d’organiser un évènement destiné à faire découvrir leurs trésors. L’originalité de cette manifestation tient à l’importance de l’association. «Nous fédérons presque tous les antiquaires des huit rues qui composent le Carré», explique Bernard Blondeel, son président. «Nous réunissons ainsi un grand nombre de spécialistes représentant une large gamme de prix - de petits objets bon marché aux œuvres très onéreuses -, une grande diversité de formes artistiques et de cultures». Mais elle tient également à la célébration du 25e anniversaire du Carré. «À cette occasion, nous avons décidé de convoquer l’histoire et de nous associer aux personnages historiques du quartier».


François-Auguste Ravier, Paysage à
l'étang
, aquarelle, mine de plomb et
gouache sur papier, 27 x 37 cm
© Galerie Normand
Jusqu’au 2 juin, les petits drapeaux bleus et blancs qui signalent la présence des galeries sont ainsi remplacés par des bannières reprenant le portrait de quelque soixante-dix personnalités qui ont habité dans ces rues. Sur le quai Voltaire, on retrouve Charles Baudelaire, Jean-Baptiste Corot, Jean Sibelius, Rudolf Noureïev ou le marquis de Cuevas. Dans la rue des Saints-Pères se bousculent la reine Margot, Edouard Manet, Juliette Récamier ou Samuel Hahnemann, un médecin viennois, inventeur de l’homéopathie. Au détour de la rue de Verneuil, on rencontre Juliette Gréco ou Charles Maurras mais aussi Serge Gainsbourg, puisque les portraits ont été, autant que possible, placés en fonction du lieu précis où ont vécu les grands hommes…

En plus de ces illustres «fantômes», les visiteurs devraient croiser le chemin de nombre de collectionneurs ou de conservateurs de musées. Car, depuis 1977, les journées portes ouvertes, plus connues sous le nom des «Cinq jours de l’objet extraordinaire», sont l’occasion pour les participants de dévoiler leurs pièces les plus précieuses ou les plus rares. Au fil des 120 galeries, chacun pourra ainsi admirer une série de cuivres représentant des têtes d’expression d’après Charles Lebrun (Edouard de la Marque), une perle en agate portant une inscription sumérienne retrouvée dans les fondations du temple de la déesse Ninisina à Larsa (Gilgamesh), une épinette vénitienne du 17e siècle (Galerie Armengaud) ou Le Cirque, une tapisserie de Jean Lurçat (Galerie Chevalier).


 Zoé Blumenfeld
29.05.2002