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Saint-Pétersbourg prépare son tricentenaire

Pour Marek Halter, la France pourrait jouer un rôle central dans les célébrations de 2003 en Russie.

MOSCOU, 7 juin (AFP) - Le tricentenaire de Saint-Pétersbourg en 2003 offre à la France une occasion unique de «conquérir» la Russie, par une initiative ressemblant, toutes proportions gardées, à la grande réconciliation franco-allemande, affirme l'écrivain Marek Halter chargé d'organiser le volet français de l'événement. «Les Russes mettent le paquet et la France se retrouve au centre du dispositif», se réjouit Marek Halter, présent à Moscou pour rencontrer le Premier ministre Mikhaïl Kassianov et s'entretenir avec le conseiller présidentiel Sergueï Lastrjembski. Celui-ci est chargé, avec un état-major d'une centaine de personnes, de préparer la grande fête culturelle dans l'ancienne capitale impériale qui est aussi la ville natale de Vladimir Poutine. M. Poutine veut montrer au monde entier, aux hommes politiques et aux milieux d'affaires, à quel point la Russie a changé ces dernières années, explique l'écrivain dans un entretien accordé à l'AFP. «L'Allemagne doit achever la reconstruction du Cabinet d'ambre, un trésor national russe détruit par les nazis. Mais il s'agit là de l'aboutissement d'un travail engagé depuis vingt ans, tandis que la France peut innover», poursuit Marek Halter. «Il est paradoxal, affirme-t-il, que la France ait favorisé l'ouverture de l'Europe vers l'Est, alors que c'est l'Allemagne qui y occupe le terrain sur le plan économique». Et il rapporte un mot du chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer, selon lequel «Hitler était un imbécile, car on n'a pas besoin de chars pour occuper l'Europe». Et il «suggère que la France règle la question de la dette russe lors de la prochaine rencontre Poutine-Chirac, en en annulant la moitié et en proposant du troc pour le reste. Et qu'elle se fasse porte-parole de la Russie en Europe et obtienne pour celle-ci le statut d'Etat associé».

A Saint-Pétersbourg, pour rappeler le rôle des Français dans l'histoire de la Russie, on présentera au grand public russe le Cabinet de Voltaire, un fonds de 7 000 documents gardés par Catherine II en Russie, mais «que personne n'a vu depuis deux cents ans». Par la suite, l'exposition se transformera en «Centre européen des Lumières», organisme de recherche sur le 18e siècle. Paris prépare aussi une rétrospective d'oeuvres de Nicolas de Staël, peintre français d'origine russe, à l'Ermitage, lieu de passage obligé de tout visiteur de Saint-Pétersbourg.

Marek Halter, qui a passé une partie de sa jeunesse en URSS et a fondé des collèges universitaires français à Moscou et à Saint-Pétersbourg, est particulièrement content d'avoir «pris possession» pour deux mois des grilles des parcs de la ville impériale. Ainsi, avec l'aide de l'hebdomadaire Paris-Match, il pourra exposer de grandes photos illustrant l'histoire des relations franco-russes sur la clôture du Jardin d'Eté, et sur celle de l'université, des images reflétant la présence intellectuelle de la France en Russie, «de Diderot à nos jours». L'écrivain admet avoir besoin de dix millions d'euros pour réaliser tous ces projets. «Les Russes me disent : trouves en une moitié, on t'aidera pour l'autre», affirme-t-il, citant le patron du puissant groupe industriel Interros, Vladimir Potanine.

Par Michel VIATTEAU

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08.06.2002