Accueil > Le Quotidien des Arts > Armani fait escale chez Guggenheim

Expositions

© Museo Guggenheim, Bilbao


© Museo Guggenheim, Bilbao


© Museo Guggenheim, Bilbao


Armani fait escale chez Guggenheim

Le prêt-à-porter élevé au rang d'art, grâce au couturier Armani.

Parfois comparé à Chanel et à Yves Saint-Laurent, Giorgio Armani a inventé une mode simple et élégante, pour une société en constante évolution. Il ose pour les hommes des lignes souples et sensuelles et influence la silhouette féminine par des créations plus strictes, plus masculines. Né en 1934 à Piacenza, ville située sur le Pô, à 100 km de Milan, il débute sa carrière en 1957, au département stylisme de La Rinascente, un grand magasin de la capitale lombarde. Dès 1964, sans formation spécifique, il produit une ligne de vêtements masculins pour Nino Cerruti. Il quitte la société en 1970 pour devenir styliste indépendant. En 1975, il fonde, avec son associé Galeotti, l’entreprise Giorgio Armani S.p.a. et crée la marque Armani. Cette même année, il imagine la désormais célèbre veste destructurée pour l'homme, sans doublure, qui fera l'effet d'une petite révolution dans le milieu de la mode.

Le musée a invité le metteur en scène américain Robert Wilson à installer les œuvres du couturier. Transformant le musée en un lieu de spectacle, Robert Wilson a manié la sobriété et le mystère. Les mannequins sans tête, suspendus, dispersés à travers les salles d’exposition, vêtus de matières fluides aux lignes épurées, semblent être des fantômes errants, égarés çà et là... Une musique composée spécialement pour l’exposition par Michael Galasso, le compositeur de la bande originale du film In the Mood for Love, accompagne l’ensemble.

Plus de 400 vêtements, retraçant 25 ans de carrière, démontrent que la couture est une forme d’art à part entière, au même titre que la musique, la peinture ou l’architecture. Accompagnées d’esquisses originales, de photographies publicitaires, les diverses périodes d’Armani sont regroupées par thèmes. On retrouve la palette neutre et chaude du couturier, les tons sable et grèges, inspirés d’Afrique du Nord. L'influence de cultures aussi différentes que celles de la Chine, de l'Inde ou de la Polynésie est tout aussi présente, à travers les broderies, les incrustations de pierres, les ornements d’inspiration orientale. Le fameux style androgyne est, bien entendu, évoqué. Tous les ingrédients qui ont fait d’Armani l'une des stars du "fashion system"...


 Laure Desthieux
10.08.2001