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Marché

Georges Méliès, Les mousquetaires au couvent, opérette en trois actes de Varney, encre et lavis, 49 x 64 cm, encadré.
Estimation : 25 000 / 30 000 FF


« Voyage dans la lune » à Argenteuil

Les dessins et les photographies de Méliès, mis en vente par un collectionneur, replongent dans le monde de l’un des pionniers du cinéma fantastique

Après de longues années de soins attentifs, André Cauvin se décide à disperser sa collection pour qu’elle passe en d’autres mains, aussi délicates. Car c’est la passion qui a guidé cet homme dans la constitution d’un bel ensemble d’œuvres relatives à la carrière de Georges Méliès (1861-1938). La même qui l’avait incité à le retrouver en 1935 alors qu’il vivait retiré à Orly avec son épouse et à échanger avec lui une correspondance jusqu’à sa mort. Comme l’explique Christophe Goeury, expert de la vente, la quarantaine de lots mis en vente réunit « des œuvres uniques, dignes de musées ». Certains d’entre elles figuraient d’ailleurs dans la grande rétrospective de 1961 au musée des Arts Décoratifs de Paris.

Parmi les photographies les plus insolites, on trouve l’amusant Château du diable pour lequel l’artiste fit poser des petits rats de l’Opéra ou un exemplaire des actualités reconstituées, L’éruption de la montagne Pelée. Encore plus exceptionnels, des grands dessins de la main de Méliès qui servaient à l’annonce des spectacles qu’il montait dans son théâtre des Variétés Artistiques. Car si, Méliès est célèbre pour les cinq cents petits films qu'il tourna à la suite des frères Lumière, dès 1896, on sait moins qu'il revint au théâtre à la fin de sa vie. Pourtant, vers 1920, il créait et interprétait avec toute sa famille des opérettes et des vaudevilles, comme les Mousquetaires au couvent.

Les nombreux autres lots proposés par l’étude Régis et Thiollet permettent de prolonger ce voyage. Retour dans le temps avec les nombreuses photographies de voyage qui transportent aux quatre coins du monde, telle une vue du colosse d’Abou Simbel prise en 1854 par John Beasley Greene, avant de nous ramener dans les cabarets parisiens des années 20 avec des vues du Moulin Rouge ou des portraits de Josephine Baker. Parcours dans le merveilleux avec une lanterne magique allemande portée par un petit colporteur en porcelaine de la fin du 19e siècle ou des celluloïds de Paul Grimault pour le Roi et l’Oiseau.


 Zoé Blumenfeld
22.09.2001