Accueil > Le Quotidien des Arts > L’art contemporain au charbon

Musées

L’art contemporain au charbon

Près de Mons, en Belgique francophone, un nouveau musée ouvre ses portes le 15 septembre dans l’un des plus beaux sites industriels d’Europe du Nord.


MAC's - Vue extérieure avec statue .
© Photo Michel De Cubber.
Acquis par la province du Hainaut en 1989, l’ancien charbonnage du Grand-Hornu aurait pu ne bénéficier que d’un simple projet de réhabilitation. Comment associer l’image d’un complexe industriel de style néo-classique à un lieu d’exposition d’art contemporain ? Laurent Busine, ancien directeur du Palais des beaux-arts de Charleroi et responsable de la conception de ce nouveau musée, a porté son choix sur ce lieu historique. «Inscrire un musée d’art actuel dans un contexte historique n’est pas innocent et constitue même la principale spécificité du site. Il s’agissait de replacer la notion de création sur les traces de l’histoire», explique-t-il. Durant 6 ans, une réflexion a été menée avec l’architecte, Pierre Hebbelinck, pour imaginer des solutions muséographiques permettant au visiteur d’associer la visite du musée à la découverte du lieu. De nombreuses portes ouvertes sur l’extérieur et un éclairage naturel constituent les points forts de ce parcours. «Grâce à un billet d’entrée unique, même le public uniquement intéressé par les vestiges du XIXe siècle poussera les portes du musée, par curiosité…». La première difficulté de ce projet a certainement été son financement. Avec un coût de près de 17 millions €, le MAC’s est issu d’un véritable échafaudage financier associant la Communauté française de Belgique, la Région wallonne, l’Union européenne, la Province du Hainaut et la loterie nationale.



Une collection atypique
« Notre région manquait d’établissements consacrés aux arts contemporains. Le Palais des beaux-arts de Charleroi est un lieu d’expositions temporaires et les autres institutions sont spécialisées dans la gravure ou la photographie. Notre volonté était donc de diversifier nos collections». Depuis 3 ans, une commission d’acquisition enrichit le fond permanent du musée selon trois axes : l’architecture, la mémoire et le poétique. Si le budget annuel de fonctionnement est de l’ordre de 2 millions €, 250 000 € sont consacrés aux acquisitions. Le MAC’s est déjà riche d’une centaine de pièces. «Nous possédons aussi bien des œuvres d’Art & Language et de Christian Boltanski que des vidéos de Maria Marshall et de Marie José Burki ou une installation d’Ann Veronica Janssens». Le musée entend bien tirer profit de sa situation - à 2 heures de Londres, de Cologne et d’Amsterdam, et à 1 heure de Paris - pour développer une collection originale.


 Stéphanie Magalhaes
14.09.2002