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Musées

Feux croisés sur les arts premiers

Un salon et un parcours… Deux manifestations de qualité cherchent leurs marques sur un marché parisien actif.


Masque Makonde (Tanzanie),
bois, 28 cm.
© Pace Primitive Gallery / Kaos.
PARIS. Ce mois de septembre devrait imposer Paris sur le marché de l’art tribal. Dans la section « Arts primitifs » de la Biennale des antiquaires figureront sept exposants dont Alain de Monbrison, Ratton-Hourdé, Entwistle ou le belge Philippe Guimiot. Avant cette échéance, se tiennent le très classique Salon international d’art tribal et « Kaos », un parcours à travers une vingtaine de galeries. Des manifestations de qualité que les amateurs devront fréquenter pour découvrir l’ensemble des professionnels présents dans la capitale.

Des galeristes fidèles au Salon
Comme à l’accoutumée, le Salon d’art tribal se déroule à l’Hôtel du Rond-Point des Champs-Elysées. Vingt-quatre galeristes fidèles, essentiellement français et belges, sont bien décidés à remonter la barre après une édition 2001 à laquelle le 13 septembre n’a pas porté chance…« Les gens avaient les deux tours de New-York dans les yeux et les acheteurs n’étaient pas au rendez-vous », se souvient Jo de Buck. Chacun d’eux est venu avec le meilleur de ses œuvres. Un tabouret Mangbetu juché sur une mygale (Valluet-Ferrandin) côtoie un bouclier Kaseng du Laos couvert d’une peau de singe (Aethiopia) ou une figure Moaï Kava Kava de l’île de Pâques (Flak).

Le Carré Rive Gauche des arts premiers
Même souci de qualité pour « Kaos ». Rik Gadella, que l’on connaissait pour Paris Photo ou pour le récent Salon XXe siècle, se lance dans les arts premiers avec une formule « engageant moins de frais qu’un salon » inspirée par The Brussels Non European Fair (BRUNEAF). Le principe : un parcours à travers des galeries parisiennes ou étrangères ayant élu domicile chez leurs confrères de Saint-Germain-des-Prés. Comme le reconnaît Rik Gadella, les réunir a tenu de la gageure. « Il est difficile de décider les participants pour une première, surtout en si peu de temps. Heureusement, le comité constitué de quatre jeunes galeristes très actifs m’a beaucoup aidé ». Remerciements faits à Antoine Barrère, Johann Lévy, Anthony Meyer et Renaud Vanuxem !

Les perspectives d’avenir…
À l’aube de cette première, il rêve déjà d’un élargissement. « Nous voulons une manifestation qui ne soit pas réservée aux spécialistes ». L’un des outils pour communiquer vers le public est déjà mis en place : Kaos, Revue des arts du monde, un semestriel de 250 pages. Du côté du Salon d’art tribal, les perspectives sont plus sombres. Certains participants, comme Alain Dufour de la galerie Afrique, soulignent que la manifestation pourrait être remise en question… « Jusqu’ici, il s’agissait du seul rendez-vous spécialisé si on excepte le New York Tribal Antiques Show. Mais, à partir de l’année prochaine et en alternance avec la Biennale, le Syndicat national des antiquaires doit organiser un salon d’art extra-européen au Carrousel du Louvre, sans doute le plus important au monde… »


 Zoé Blumenfeld
18.09.2002