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Expositions

École française, XVIIIe s.
© Donation Champeaux.


Attribué à Jean-Baptiste Leprince, 1734-1781.
© Donation Champeaux.


Barbizon, écrin à croquis

Le mythique lieu de rendez-vous des peintres de plein air reçoit une collection de 200 dessins.

À l’Auberge des Ganne - aujourd’hui Musée de Barbizon - il reste un registre avec des centaines des signatures où les artistes français, belges, allemands, roumains ou suisses de l’École de Barbizon ont laissé leur nom, leur âge, leur origine. On trouve aussi quelques meubles peints, une cave à vin tarie. Dans une des chambres à l’étage, les murs sont tachés par cette peinture qui, il y a plus de 100 ans, a dû sentir très fort la térébenthine. Ce petit lieu émouvant se voit enrichi d’une collection de dessins, don de Denis de Champeaux, un passionné de mythologie antique. Il parle avec cet amour subjectif de l’art qui se transmet à travers des mots aux accents d’ange : «Regardez ces mains charmantes, cette petite chose...» dit-il, en parlant d’une femme qu’un artiste du XVIIIe siècle a façonnée en lignes baroques, sublimes. Le dessin n’est-il pas le moyen le plus pur, le plus simple, le plus direct le plus instinctif de tous les arts visuels ?

Inégale... mais émouvante
Dans cette collection toutes les oeuvres qui n’ont pas de signature portent une étiquette où est inscrit le mot «anonyme», viatique muséal, rigueur oblige. Mais derrière ces traits de crayon anonymes, peut-être se cache-t-il une étude de jambe par Léonard de Vinci. Ou un Pérugin, un Degas, un David, un Puvis de Chavannes... Se trouvent également dans cette collection quelques artistes de l’École de Barbizon comme Caruelle d’Aligny, le premier peintre venu s’installer à l’orée de cette forêt. L’incertitude, les vagues d’espoir, la soif de découverte, l’inégalité dans la réalisation donnent à cette collection, qui réunit deux cents œuvres s’étalant sur plusieurs siècles, son caractère vivant.


 Ileana Cornéa
28.08.2002