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Patrimoine

Christophe Vallet, président de Monum

L’ancienne Caisse des Monuments historiques tente de retrouver le calme après le départ mouvementé de son président Jacques Renard, au printemps dernier. Son successeur, nommé par Catherine Tasca, a été confirmé par Jean-Jacques Aillagon.


Christophe Vallet. © Monum.
Comment définir Monum en quelques chiffres ?
Christophe Vallet.
Monum - Centre des Monuments nationaux est un établissement public, sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. Nous gérons cent quinze monuments nationaux, dont certains sont très connus comme le château de Chambord ou l’Arc de Triomphe, qui ont accueilli plus de huit millions de visiteurs en 2001. Notre budget 2001 était de 66,1 millions €, le budget 2002 est de 68,6 millions €. Monum compte mille cinq cents agents et s’autofinance à 97 % : les droits d’entrée représentent 57 % de nos ressources, le reste étant partagé entre recettes commerciales et éditoriales, recettes domaniales, partenariats, etc.

Dans sa lettre de mission du 7 juin, le ministre indique que Monum doit « retrouver la plénitude de ses missions ». Comment entendez-vous procéder ?
C.V.
Nous ne remettons bien évidemment pas en cause l’ouverture sur l’art contemporain, qui doit se faire dans le respect du génie du lieu. Le point central de notre action portera sur la politique des publics, où nous avons indéniablement des progrès à accomplir. Cela passe par une attention au public de proximité, qui a un rapport trop distant avec ses monuments. Nous expérimentons par exemple à Chambord une nouvelle formule tarifaire, qui est une sorte d’abonnement. Nous voulons autant que possible multiplier l’offre - qu’il y ait des visites commentées, des visites thématiques, des maquettes, des mises en lumière, etc. Le recours aux nouvelles technologies est souhaitable mais il est également coûteux. Il appelle donc une réflexion de fond. Pour 2003, qui est l’année des handicapés, nous préparons plusieurs initiatives même s’il est quasiment impossible de concevoir un accueil systématique des handicapés, vu la configuration de certains sites.

La modernisation de l’institution est un autre volet important. Quelles formes prendra-t-elle ?
C.V.
La déconcentration a commencé mais elle doit être poursuivie pour améliorer ce qui a pu être perçu, lors de la récente crise, comme un fonctionnement rigide de l’établissement. Le siège doit se limiter à des missions de pilotage, d’expertise, de conseil et d’évaluation. Il doit être libéré autant que possible des charges de gestion, dont les monuments doivent avoir le contrôle. Tous n’ont cependant pas la dimension nécessaire pour les assumer et l’on pourrait donc concevoir une forme de mutualisation entre monuments voisins.


  Propos recueillis par Rafael Pic
17.09.2002