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Le design dans l'assiette

Le salon Now!Design à vivre, qui se déroule à Paris-Villepinte, confirme une tendance nouvelle en matière de gastronomie : le contenant est devenu aussi important que le contenu.

Designers qui investissent la restauration, cuisine devenue lieu de vie, inventivité de l'assiette et de l'environnement... La gastronomie n'est plus seulement un plaisir gustatif mais aussi un plaisir de l'oeil selon les professionnels du salon Now!Design à vivre, à Paris-Villepinte (jusqu'au 10 septembre). «Le design apporterait-il une réelle plus-value à la cuisine ?», interroge Chantal Hamaïde, directrice du magazine Intra-Muros, tout en donnant des éléments de réponse avec l'exposition «Passe-plats» où elle a invité quatre designers gourmands à plancher sur des espaces à vivre. «Il s'agissait d'illustrer les relations entre le contenant et le contenu, parce que la qualité de la matière et de la forme participe au plaisir de la dégustation», explique-t-elle, que ce soit dans un restaurant ou dans le privé. Car «la cuisine est devenue un lieu de socialisation, même familial», ajoute Chantal Hamaïde. «Le consommateur est aussi de plus en plus un expert, que ce soit sur la qualité de la nourriture, sur la réalisation de la cuisine elle-même et aujourd'hui, il conçoit la cuisine comme une pièce à vivre et à recevoir», déclare-t-elle. Pour Christian Ghion, un des quatre designers gourmands invités avec Patrick Jouin, Philippe Boisselier et Jean-Marie Massaud, la cuisine est avant tout un lieu convivial. «Il est important de recréer un confort visuel, affectif et moral», explique à l'AFP le designer qui vote pour «les cuisines ouvertes» au détriment des «cuisines laboratoires». Auteur d'une ligne de vaisselle baptisée «Belle gamelle», Christian Ghion regrette qu'il y ait «peu de passerelles actuellement entre gastronomie et design». «Le design, ce n'est pas forcément ce qu'il y a dans les magazines ou de l'"over-branché". On peut travailler sur du délicat. Le designer doit se mettre au service du chef, pas au sien. Mais il faut aussi que le chef arrête d'être concentré sur sa propre discipline, qu'il s'ouvre», ajoute-t-il en rêvant tout haut de travailler pour Pierre Gagnaire.

Donner envie de goûter avec l'esthétique
«Culturellement, reconnaît Chantal Hamaïde, c'est vrai que designers et restaurateurs appartiennent à des milieux très différents, opposant souvent modernité et patrimoine. Or la modernité n'est pas une rupture avec le passé». Pour Véronique de Laubadère (maison d'édition d'objets C.Quoi), il faut
déjà «donner envie de goûter avec l'esthétique». Parce qu'il s'agit aussi de «travailler sur tous les sens», elle édite une assiette dont le centre en creux peut recueillir au gré des envies un oeuf coque, une sauce ou une décoration permettant de «faire un tableau avec de la nourriture». Les paniers transparents garnis de gruau d'avoine ou de billes d'argile ne sont pas là par hasard : le premier fait mûrir les fruits et le second permet de garder le pain bien chaud. Avec Greenage, le design est dans la nature. Cette société fabrique des objets en Céralin, une nouvelle matière première céréalière obtenue par transformation de l'enveloppe du grain. Les deux fondateurs de la marque sont le PDG du groupe alimentaire Lustucru, Bernard Skalli, et une ancienne responsable du groupe, Marie-Thérèse Berling, qui ont décidé d'appliquer le process à des objets design «à introduire dans le quotidien de chacun». «On avait la volonté, l'intuition qu'on pouvait faire des choses nouvelles à partir de céréales autrement que pour l'alimentaire en recyclant la partie inutilisée pour en faire quelque chose à vivre», racontent les deux fondateurs de Greenage.

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  AFP
10.09.2002