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Marché

Vivendi sans Picasso

Le conglomérat se défait de la collection Seagram.

L’annonce du 11 décembre n’a pas surpris : Vivendi Universal, dans sa quête désespérée de capitaux frais, a décidé de mettre aux enchères la collection d’art Seagram. Celle-ci était entrée dans ses actifs, il y a deux ans, lorsque Vivendi avait racheté la société Seagram à la famille Bronfman. La collection est installée dans le célèbre gratte-ciel new-yorkais achevé en 1957 par Mies van der Rohe. Phyllis Lambert, fille de Samuel Bronfman et actuelle présidente du Centre canadien d’architecture, avait poussé son père à faire appel au grand architecte. Dans le New York Times, elle a qualifié la décision de Vivendi de «tragédie grecque». La pièce la plus importante de la collection est un rideau de scène de près de 7 mètres de haut peint par Picasso en 1919 pour un ballet de Diaghilev, Le Tricorne. Mais elle contient aussi des tableaux de Rothko et Miro et des photographies de Stieglitz ou Winogrand. Des négociations sont en cours avec les principales maisons de ventes pour sa dispersion, qui pourrait rapporter plus de 15 millions $.


 Rafael Pic
03.01.2003