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Patrimoine

Recherche Kheops désespérément

La malédiction des pharaons ne semble pas préoccuper les archéologues qui tentent de percer le mystère de la grande pyramide de Guizeh.


© Studio 7, Le Caire / O.T. Egypte.
GUIZEH. À 180 ans du déchiffrement de la pierre de Rosette (le 27 septembre 1822), Champollion serait surpris des moyens scientifiques utilisés par les égyptologues. Construit à la demande de National Geographic par iRobot, une entreprise de Boston, le petit véhicule qui a récemment exploré les dédales de la pyramide de Khéops a bénéficié de la technologie employée dans la recherche des survivants du World Trade Center. L’étroit boyau qu’il a parcouru le 17 septembre dans la chambre de la Reine a permis de démontrer l’existence d’une troisième porte de pierre, en plus de celles que l’on connaissait depuis la précédente exploration de 1993. «C’est la plus importante découverte au sujet de la grande pyramide depuis plus d’un siècle», s’est exclamé Zahi Hawass, récemment nommé secrétaire général du conseil des antiquités égyptiennes, devant une audience qui avait du mal à dissimuler sa perplexité. Une nouvelle exploration sera probablement mise sur pied pour poursuivre l’étude de la pyramide. Haute de 137 mètres, construite 4000 ans av. J.-C., elle n’a toujours pas révélé l’emplacement du tombeau du pharaon. Les boyaux de 20 centimètres de large empruntés par Pyramid Rover servaient probablement d’issue aux âmes des défunts, les portes symbolisant pour leur part les dangers qui les guettaient sur leur parcours post-mortem. L’opération Pyramid Rover, qui a mobilisé des capitaux étrangers, semble cependant marquer une reprise en main de leur histoire par les archéologues égyptiens. Si la menace, proférée par Zahi Hawass, de mettre à mort les marchands sans foi ni loi n’est pas prise au sérieux, un nouveau département des objets volés (Department of Returning Stolen Artifacts), au ministère de la Culture, travaille dans l’ombre pour combattre la contrebande. Il a été à l’origine du retour triomphal, en mai dernier, d’une statue de la XVIIIe dynastie, qui se trouvait sur le marché néerlandais. La filature commence maintenant pour les autres pièces volées dans le même entrepôt de Karnak en 1987. Les trafiquants, seules victimes du maléfice des pharaons ?


 Rafael Pic
05.10.2002