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Marché

Un autre Boudin…

La galerie Terrades invite à découvrir les talents de paysagiste d’Alfred Bellet du Poisat.


Alfred Bellet du Poisat (1823-1883),
Marine, huile sur toile.
© Galerie Terrades.
PARIS. Ceux à qui ce nom est familier y voient sans doute de grandes machines académiques, des tableaux d’histoire exposés au Salon dans les années 1860 et aujourd’hui dispersés dans différents musées de province comme le Musée des beaux-arts de Lyon. Pour ceux-là, l’exposition qui inaugure les nouveaux locaux de la galerie Terrades devrait être riche d’enseignements. Fidèles à leur habitude, Antoine Cahen et Gabriel Terrades souhaitent continuer à surprendre avec des présentations parfois «un peu décalées». La soixantaine de compositions élaborées et de petites pochades, mises en vente entre 3 000 et 20 000 €, ont été retrouvées par hasard dans un grand carton chez des particuliers. Elles illustrent la carrière de ce contemporain méconnu d’Eugène Boudin et son goût pour les paysages.

Lumières marines
Si on se fie à la liste des œuvres exposées au Salon, Bellet du Poisat se consacre aux paysages à partir de 1864, lorsque figurent successivement un Paysage de Provence, une Marine ou des Moulins à Dordrecht. Bien que la biographie de l’artiste soit mal connue, on peut supposer que ce goût est bien antérieur. Très léchés, Étude de montagnes ou Bord de mer rappellent en effet son style des années 1840, marqué par la formation auprès des Flandrin. Une influence qu’on aurait bien de la peine à retrouver dans des œuvres plus tardives peintes sur la rade de Genève ou sur les plages normandes. La touche vive qui lui avait valu d’être remarqué au Salon avec Les Hébreux en captivité s’est encore affranchie. Une évolution qui incombe sans doute autant à la fréquentation du petit groupe que le paysagiste Auguste Ravier (1814-1895) avait réuni autour de lui, dans la région lyonnaise, qu’à l’étude des arrière-plans de Delacroix…


 Zoé Blumenfeld
26.10.2002