Accueil > Le Quotidien des Arts > Sous le feu des tsars

Expositions

Sous le feu des tsars

Armes de parade ou de chasse, blanches ou défensives, russes ou occidentales... Le Kremlin possède l’un des arsenaux les plus riches au monde.


Casque du tsar Mikhaïl Fiodorovitch.
© Palais de l’arsenal.
MOSCOU. Le 2 septembre dernier, jour d’ouverture de l’exposition l’«Arsenal des tsars», une charmante mise en scène accueillait les visiteurs : de jeunes Moscovites montaient la garde devant le beffroi du Kremlin. Vêtus de cottes de mailles et boucliers en main, ils arboraient le costume traditionnel des gardes de l’ancienne Russie. À l’époque tsariste, l’armée russe était réputée pour la richesse de son arsenal qui pouvait, dit-on, équiper plus de 20 000 cavaliers. La plupart des pièces présentées - dans les salles en enfilade du beffroi, au premier étage de la Tour de la Cloche - datent des XVIIe et XVIIIe siècles. À côté des tenues de cérémonie et des armures d’apparat ornées d’hermine, on remarque une foule d’arquebuses, de platines de fusils en forme de dragons ou de pistolets incrustés de plaques d’argent.

La clé est d’or
L’ensemble de ces pièces témoigne des talents artistiques des maîtres armuriers de l’époque. Le plus célèbre d’entre eux, Nikita Davydov, demeura près de cinquante ans au service des tsars. Son casque de parade en acier de Damas fait partie des œuvres majeures de l’exposition. Réalisé pour le tsar Mikhaïl Fiodorovitch (fondateur de la dynastie des Romanov), il resplendit sous le poids de ses diamants, de ses rubis et de ses émeraudes. Se distinguent également un saadak (carquois de chasse) d’or, orné d’émaux et de pierres précieuses, ainsi que de nombreuses armes à feu : mousquets hollandais, armures turques, sabres iraniens. Certaines pièces rappellent les victoires de la guerre du Nord (XVIIIe siècle). Il en va ainsi de la fameuse clé de Riga remise par Pierre Ier au maréchal Cheremetiev. Soit 620 grammes d’or.


 Florence G. Yeremian
05.11.2002