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© Camera Lucida.

Avec les artistes il a un succès fou !

Les vidéastes Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Foerster, ont signé la mise en scène des concerts de Christophe à l’Olympia.

C'est l'histoire d'une rencontre entre un chanteur de charme des années soixante qui fait son grand retour et deux plasticiens, fer de lance de l'art contemporain. Christophe a rencontré Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Foerster au Palais de Tokyo en décembre 2001. Le courant est très vite passé entre le dandy au romantisme exacerbé et les deux vidéastes, fascinés par sa collection de mots, de sons, d'ambiances. «Des chansons comme “Aline” ou “Les Marionnettes” sont liées à mes premiers émois d'adolescents, confie Ange Leccia. D'ailleurs, Dominique et moi-même avions déjà eu recours à l'une de ses chansons dans notre film intitulé “Île de Beauté”. Celui-ci se terminait sur une phrase extraite du “Tournecœur” : “Les choses les plus belles au fond/restent toujours en suspension”. C'était une façon de laisser flotter la fin du film, de la laisser en suspens.» Dix jours plus tard, Christophe annonce vouloir leur confier la part visuelle de son spectacle (qui a eu lieu en mars dernier à l'Olympia), et la réalisation du DVD.

Des vagues, des éclairs, des ralentis
Commence alors une étroite collaboration entre l'auteur-interprète et les deux artistes, entre le visuel et le sonore. Le film qu'ils ont fait est étonnant. Un voyage intérieur, une poésie filmée, une émotion pure projetée sur l'écran. On y retrouve l'univers de Leccia, des vagues déchaînées, des éclairs rayant le ciel extraits des Éléments. «Il fallait agir vite, on n’a pas eu de budget pour créer des images, nous avons donc puisé dans notre banque de données», précise Leccia. Le chanteur est filmé avec recherche, la prise de vue multiplie les reliefs, les mises en abyme, les ralentis. Floues, pixélisées, surexposées, les images reflètent la sensibilité de Christophe. «Nous nous sommes efforcés de trouver le grain visuel», conclut Ange Leccia.


 Valérie Marchi
05.11.2002