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Marché

Artissima rajeunit

Avec la neuvième édition d'Artissima, Turin s'affirme comme la vitrine italienne de la création contemporaine.


Mona Hatoum, Marble Slicer,
2002, marbre et acier inoxydable,
203 x 93 116 cm. © Jay Jopling /
White Cube
TURIN. Cette édition est encore plus dense que la précédente puisqu'elle accueille 180 galeries, soit 15 % de plus que l'année précédente. La Française Chantal Crousel, qui participe à de nombreuses autres foires d'art contemporain (Arco, Armory show, Bâle, Fiac, Miami), fait partie du comité d'organisation d'Artissima depuis trois ans : «Je trouve qu'à Turin, les gens, bien qu'ancrés dans leur géographie, sont très ouverts sur l'extérieur. Il ne faut pas oublier que c'est la région qui a vu naître l'Arte Povera. Je découvre au fil des années la richesse des collections privées et la sensibilité des collectionneurs italiens. Pour moi, il s'agit de la foire italienne la plus ouverte à la jeune création internationale, contrairement à celles de Milan ou Bologne qui sont plutôt des foires nationales qui ne progressent pas. » Dans cette foire cosmopolite, la France est particulièrement bien représentée avec les galeries Rabouan Moussion, Pièce unique, Nathalie Obadia... Un morceau de la rue Louise Weiss s'y est même déplacé, puisque les galeries Emmanuel Perrotin, Praz-Delavallade, Air de Paris et Art:Concept partagent le même stand.


Christian Schumann, Fallen,
2000, acrylique sur toile
45 cm x 65 cm
Place aux débutants
L'édition 2002 se prononce nettement en faveur de la création la plus actuelle puisqu'elle englobe deux initiatives particulièrement destinées aux jeunes. Dans la section «Present Future», cinq commissaires de renommée internationale (Joerg Bader, Dan Cameron, Hou Hanru, Gregor Muir Kramlich et Giorgio Verzotti) ont sélectionné quinze artistes de moins de 35 ans n'ayant jamais eu d'exposition personnelle dans un musée. Chacun d'entre eux dispose pour la première fois, dans une manifestation de cette envergure, d'un espace monographique. Tobias Bernstrup (Cosmic, Paris) et le vidéaste égyptien Hassan Khan (Crousel, Paris) font partie des heureux élus. «New Entries» est en revanche un espace réservé aux galeries d'avant-garde qui n'ont pas encore fait leurs preuves mais dont l'activité a retenu l'attention de la profession. Un stand est mis à leur disposition gratuitement. Pour la France, on y note la présence de Corentin Hamel et de Maisonneuve.


 Valérie Marchi
15.11.2002