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Expositions

Vial, capitaine Nemo de la couleur

Le Musée de la Marine expose les toiles de Nicolas Vial. Entre humour noir, dérision et visions fantastiques, l’artiste explore les profondeurs… de la nature humaine.


Les nouveaux enfants de Jules Verne,
Le Temps du 17 juillet 1999, encre sépia
et acrylique sur papier, 36 x 51 cm.
© Musée National de la Marine / A. Fux.
PARIS. En traversant les salles qui mènent à l’exposition, le visiteur se familiarise avec les maquettes de bateaux, les enclumes, les bouées et autres objets de navigation qui ont joué un rôle important dans l’œuvre de l’artiste. Des poissons empalés sur des pics, des proues de navires emmêlées dans des cordes d’amarrage, des animaux mystérieux montés par des hommes, les thèmes abordés par Vial dénoncent plus qu’ils illustrent. Le pétrolier à tête de poisson dont les entrailles laissent échapper une marée noire évoque le naufrage de l’Erika en 1999. Sur le même ton, la boîte de conserve remplie d’hommes en mer du Bosphore rappelle le génocide arménien.

Homme, toujours tu chériras la mer
Dans ses toiles deux couleurs dominent : le noir du pétrole meurtrier et le rouge sanglant des coques de bateaux. La mer est partout, dans ses cadrages qui évoquent le roulement des vagues comme dans le traitement fluide des couleurs. L’univers kafkaïen de l’artiste invente des poissons-lune, des chats capitaines et des mafieux scrutant l’horizon. Dans Asphyxie, des têtes de poissons émergent d’une eau douteuse, alors qu’au loin s’éloignent des pétroliers. Dans Tournage du documentaire de Fabienne Strouvé, des hommes sans expression deviennent spectateurs passifs de la scène.


 Stéphanie Magalhaes
11.12.2002