Expositions

En selle !

Des étriers en acier damasquiné d’argent aux toiles du XIXe siècle, l’Institut du monde arabe consacre une exposition à la fidèle monture orientale.


Iran, coupe au guerrier, IXe-Xe
siècle, céramique à décor peint
sur engobe et sous glaçure.
© Berlin, Museum für Islamische
Kunst.
PARIS. Selon la légende, la domestication du cheval arabe remonterait au jour où Ismaël, fils d’Abraham, réussit à en dompter cent avec l’aide de Dieu. Monté par le héros Rostam (sur un panneau peint d’Asie centrale au VIIe siècle) ou désarçonnant un Mamlouke (dans un croquis de Théodore Géricault), le cheval apparaît comme une figure majeure dans la sculpture comme dans la décoration. Tout au long d’un parcours thématique, les traditionnelles scènes de chasse en bas-relief côtoient les illustrations étonnantes de la Furusiyya - ensemble des disciplines équestres utilisées dans l’art militaire (du IXe au XVIIe siècle). Dans une même salle, le visiteur peut admirer la luxueuse collection d’armures du Musée du Kremlin et retrouver des éléments de harnachement sur la monture de l’empereur moghol Awrangzêb (Inde, 1670-80).

À travers les siècles
Que ce soit dans les versets du Coran, le Livre des sorts ou encore sur les minutieuses illustrations à la gouache rehaussées d’or du Shâh-nâmeh (Livre des Rois, Iran, XVIe siècle), l’animal occupe une place de choix dans la littérature orientale. Au détour d’une vitrine, on découvre le croquis d’un Cheval au galop du XIVe siècle, qui aurait pu influencer Degas dans ses recherches pour le Derby d’Epsom, ou encore une des premières marionnettes du théâtre d’ombres égyptien (XVe siècle). Témoignage de la fascination de l’Occident pour l’Orient, la dernière salle explore l’univers des peintres orientalistes. Fougueux et lancé au galop dans les Exercices militaires des Marocains d’Eugène Delacroix, le cheval arabe garde toute sa noblesse dans le Poète indien de Gustave Moreau.


 Stéphanie Magalhaes
13.12.2002