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Expositions

Ikea chez les Romains

L’exposition au Vitra Design Museum montre que le mobilier modulable n’est pas une exclusivité du XXe siècle.


AWG,TurnOn, prototype, 2000
© Michael Dürr
BERLIN. Dans cette exposition agréablement agencée, la mise en espace suit la rectitude vitrée du bâtiment de la Kopenhagener Strasse, en plein Prenzlauer Berg, le Greenwich Village berlinois où les boutiques de design ne cessent de se multiplier. À côté des objets et des maquettes exposés, de nombreuses vidéos documentaires, des images de modèles sur caissons lumineux ou des bornes interactives enrichissent le propos. Ce qui permet de porter un regard rétrospectif complet sur les moyens dont l’humanité dispose pour transporter et organiser son espace quotidien. Organisée en plusieurs sections - «Assembler et désassembler», «Transporter», «Plier et déplier», «Combiner», «Adapter», «Porter et déplacer» - l’exposition offre un voyage à travers les époques, de la jonque chinoise et de la table pliante (inventée sous la Rome antique) aux classiques du design moderne que sont le fauteuil D4 de Marcel Breuer ou la Schröder House de Gerrit Rietveld, jusqu’aux expérimentations plus récentes : ainsi, ce Furniture Playstation de Vera Franke et de Frank Steinert, siège aussi ergonomique que ludique, constitué de rouleaux multicolores qui épousent les positions du corps.


Comme à Tokyo...
L’objet le plus loufoque est probablement le prototype de maison compacte et tournoyante des Viennois d’AWG (Alles Wird Gut, qui signifie «Tout ira bien») : dans une roue vert pomme de trois mètres de haut, qui tourne sur elle-même, sont aménagées des alcôves comportant des sièges, une table, un bureau, un lit… Ceux qui ne vivent pas à Tokyo et/ou qui ont le mal de mer n’auront qu’à se rabattre sur les coussins Malabar de Cooked in Marseille, reprenant les ondulations et le chromatisme de la célèbre pâte à mâcher. Un nouvel objet de confort et de prestige pour la post-adolescence…


 Frédéric Maufras
18.12.2002