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Marché

La sculpture classique en plein renouveau

Comme la dispersion des collections de Jacques Doucet ou Marius Paulme, la vacation du 9 décembre marque un jalon dans l’histoire des ventes de sculptures.


Augustin Pajou,
Tête d’expression, terre cuite,
signée Pajou / fé. 1768,
54 cm de haut. © Massol.
PARIS. La vente d’une collection privée de sculptures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles organisée par Massol était annoncée comme l’occasion de réévaluer les cotes d’artistes dont les œuvres sont généralement éparpillées dans des ventes de mobilier et d’objets d’art. Chose promise, chose due. Alors que quatre estimations seulement étaient au-delà des 100 000 €, ce sont douze adjudications qui ont dépassé ce seuil. Six records mondiaux ont ainsi été atteints. Vedette du jour, Augustin Pajou a établi un record avec une inédite Tête d’expression en terre cuite adjugée 780 000 €. Chacune à leur échelle, trois autres de ses œuvres ont connu un beau succès : le médaillon de Jean-Baptiste II Lemoyne, le professeur de Pajou, a été vendu pour 36 500 € (estimé 7 500 €), le portrait présumé de Flore Pajou pour 110 000 € (estimé 90 000 €) et le portrait de Claude-Edme Mabille pour 140 000 € (estimé 60 000 €). Une seule de ses œuvres est restée invendue : le portrait d’André Ernest Modeste Grétry (estimé 90 000 €).

Des œuvres dignes de musées
Cinq autres artistes ont vu un nouveau record établi. Il s’agit du sculpteur néoclassique suédois Johan-Tobias Sergel (Centaure enlaçant une bacchante, 425 000 €), de Jean Baptiste II Lemoyne (Portrait du baron Jean-François de Fontenette, 350 000 €), de Jean-Baptiste Pigalle (Portrait de l’abbé Nollet, 185 500 €), de Clodion (Caton d’Utique, 270 000 €) et de son élève, Pierre Duval (paire de vases ornés de vestales et de chimères, 190 000 €). Au final, avec un produit de près de 5,5 millions € (frais compris), cette vente a vu 92% de ses lots adjugés à des collectionneurs français ou étrangers ainsi qu’à des institutions. Les musées nationaux ont ainsi préempté quatre pièces. Il s’agit de trois bustes en plâtre de Houdon, deux portraits de ses enfants et un de Jean-Pierre Charles Le Noir, bibliothécaire du roi. La quatrième œuvre est la terre cuite deu Caton d’Utique de Clodion, probable étude pour la statue en plâtre peint du Palais du Luxembourg.


 Zoé Blumenfeld
02.01.2003