Accueil > Le Quotidien des Arts > Francesco Bonami, commissaire de la Biennale de Venise 2003

Politique culturelle

© D. R.

Francesco Bonami, commissaire de la Biennale de Venise 2003

«C’est une nouveauté à la Biennale de Venise : pour la première fois, les Italiens y ont un espace.»

Lundi 13 janvier. Je rentre de Londres. Le matin, j’étudierai avec la société Co Design la question du logo. Je déjeune avec le recteur de l’Université de Venise, Mario Follin. Nous avons de nombreux projets avec dix-huit écoles d’art et d’architecture à travers le monde. Il y aura des workshops, suivis par une exposition en septembre. Nous voulons valoriser le rôle de l’école dans le processus créatif. Dans l’après-midi, je discuterai avec Massimiliano Gioni, son commissaire, de Zona, l’espace dédié aux jeunes artistes italiens. C’est une nouveauté à la Biennale de Venise : pour la première fois, les Italiens y ont un espace. Autrefois, ils étaient aux Corderies avec la sélection internationale. Le soir, au siège de la Biennale, qui est à Ca’ Giustinian, j’aurai encore du travail. Il faudra revoir la liste des artistes invités à la lumière des derniers éléments qu’ils nous auront envoyés.

Mardi 14 janvier. Avec Renato Quaglia, le coordinateur, je discuterai de problèmes pratiques : les rapports avec les sponsors, les zones de détente que nous voulons aménager, les problèmes généraux, etc. Nous attendons 400 000 visiteurs, contre 280 000 pour la précédente édition. Cette augmentation ne sera pas uniquement due au fait qu’il s’agit de la 50e biennale. Nous travaillons beaucoup sur le territoire de la Vénétie et voulons susciter un flot de visiteurs locaux. Le reste de la journée est consacré à la mise au point du colloque qui réunira des intellectuels du monde entier et au catalogue, publié par Marsilio, l’éditeur local, qui a un contrat de cinq ans avec la Biennale.

Mercredi 15 janvier. Je pars pour Genève, où j’ai deux visites d’ateliers. Depuis ma nomination le 20 mars 2002, j’ai fait plus de quinze voyages : aux États-Unis, en Italie, en France, mais aussi en Pologne, en Turquie et au Sénégal. La Biennale réunira plus de deux cents artistes en soixante-trois pavillons différents : vingt-trois dans les Giardini, le reste dans la ville.

Jeudi 16 janvier. Je vais à Florence, à la fondation Pitti Immagine, dont je suis le directeur artistique, pour un projet avec Hans Ulrich Obrist, qui réunit plus de quatre-vingts interviews réalisées en dix ans. L’après-midi, je suis à Rome pour rencontrer, au ministère de la Culture, Pio Baldi, le directeur du département art et architecture. Le budget de la Biennale est de 6,5 millions €, essentiellement apportés par l’État. Le sponsoring devrait représenter 20 à 30 % du total.

Vendredi 17 janvier. Je pars pour Stockholm avec Daniel Birnbaum, qui travaille avec moi sur l’exposition «Retards et révolutions» dans le pavillon principal, pour deux conférences et pour rencontrer des artistes. Quand je rentrerai, le 19, j’aurai une montagne de courrier électronique à dépouiller…


 Rafael Pic
13.01.2003