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Expositions

Vouet perdu et retrouvé

Le Musée des beaux-arts de Nantes expose, pour la première fois en France, les études inédites de Simon Vouet (1590-1649), découvertes à la Staatsbibliothek de Munich.


Simon Vouet, La Toilette
de Vénus
.
© Staatsbibliothek, Munich.
NANTES. Célèbre pour ses grands décors et ses panneaux de retables peints, Simon Vouet a su tirer parti de sa formation italienne (1612-1628) pour construire un style très apprécié à la cour de France. Premier peintre étranger à recevoir une commande destinée à l’église Saint-Pierre de Rome, l’artiste est rappelé à Paris à la demande de Louis XIII en 1627. Les dessins exposés dans les salles du Musée des beaux-arts datent tous de cette période parisienne durant laquelle Simon Vouet participe, entre autres, aux décors du palais du Luxembourg, du château du Poitou et de l’hôtel de Bullion pour des commanditaires comme le cardinal Richelieu ou la reine Anne d’Autriche. Dès 1631, il ouvre un atelier et s’entoure de nombreux collaborateurs : Le Brun, Michel Corneille, et Dorigny, dont les œuvres présentées traduisent l’enseignement du maître. Compositions théâtrales, utilisation de couleurs pastels et un grand sens du mouvement constituent les principales caractéristiques de l’art du premier peintre du roi.

Des réserves riches en informations
Devant les nombreuses destructions de décors du XVIIe siècle, Jacques Thuillier inscrit en préambule du catalogue de la rétrospective consacrée à l’artiste en 1990 : «Personne ne saura plus quel grand poète fut Vouet». Pourtant, en 1989, la Staatsbibliothek de Munich découvre dans ses réserves un ensemble de dessins (292) à la pierre noire rehaussée de craie blanche de la main du maître et de ses élèves. La feuille représentant une Vénus vue à mi-corps est l’unique étude préparatoire au tableau La Toilette de Vénus conservé au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh, tandis que Apollon châtiant Marsyas est le seul témoignage d’une scène du décor disparu pour la galerie basse de l’hôtel Séguier, une de ses dernières réalisations. Bien que la provenance de ces pièces reste encore mystérieuse, la richesse du fonds pourrait révéler de nouvelles identifications.


 Stéphanie Magalhaes
20.01.2003