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New York à Paris

Peut-on introduire à Paris les jeunes artistes américains ? C'est le pari - réussi - de Jeff Gleich à la galerie g-module.


Brian Storts, The Green Giant,
vue de l’exposition, 2002.
© g-module.
PARIS. Lorsque Jeff Gleich, ancien directeur de la galerie new-yorkaise Sixth@Prince, a ouvert g-module en janvier 2001, il a emmené avec lui son écurie d’artistes américains à Paris. Il a réussi à imposer Andrew Chesler, Gordon Terry ou Vargas-Suarez Universal auprès d’une vingtaine de collectionneurs français et européens. Gleich a des visées ambitieuses : sa galerie «cherche à définir les nouvelles tendances de l’art américain, ses excès, ses subtilités, ses interactions avec la politique et l’esthétique». Les prix restent modérés : il faut compter entre 2 500 et 5 000 € pour acquérir une œuvre.

Vous avez dit intrigant ?
La galerie a déjà treize expositions à son actif. En novembre, une exposition originale, «Ecstasy Falls», a mis en scène une installation de verdure de Brian Storts d’environ 20 m2 qui conviait les visiteurs à piétiner le gazon, à cueillir des fleurs, à pique-niquer et à admirer la projection de photos d’une Amérique utopique. Elle a attiré plusieurs centaines de curieux si bien que le stock de fleurs de Storts - que l’on pouvait cueillir librement - a vite fondu. L’exposition actuelle des travaux d’Andrew Chesler et de Susan Jennings est peut-être moins ambitieuse, mais tout aussi intrigante. Chesler, artiste new-yorkais, montre une douzaine de peintures abstraites biomorphiques très colorées, qui touchent à la science-fiction et démontrent que la douceur est une vertu que l’on peut encore rencontrer dans l’art contemporain. Au rez-de-chaussée, Susan Jennings, l’ancienne assistante de Cindy Sherman, présente une traversée des jardins de Giverny de Monet par des papillons de nuit et deux autres vidéos de la même série, Particles. Jennings - qui avait exposé, il y a quelques années, de l’air embouteillé provenant de plusieurs galeries new-yorkaises - est fascinée par l’idée que nous respirons de l’air chargé de molécules «des uns des autres, d’objets, de murs... de tout ce qui a jamais existé». Une démarche à la Piero Manzoni, en moins odorant...


 Matthew Rose
17.01.2003