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Politique culturelle

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Jean-Marc Thévenet, directeur général du festival d'Angoulême

«Le 23 janvier, la ville inaugure la rue Hergé qui remplacera la rue Marengo, dans la partie piétonne.»

Lundi 20 janvier. Je participe à une réunion à la préfecture pour étudier les derniers problèmes de sécurité et de protocole. C'est un point vital pour une manifestation qui accueille 200 000 visiteurs. Nous recevons, entre autres, le prince Philippe et la princesse Mathilde de Belgique, et Jean-Jacques Aillagon. Le soir, au cours du dîner du Club Entreprises, nous travaillons sur le prix Communication attribué à une campagne de publicité utilisant la bande dessinée. Il y a un an, le Club a commandé une étude sur la notoriété du festival. Nous sommes le cinquième festival culturel derrière Cannes, Avignon, le Printemps de Bourges et les Francofolies de La Rochelle.

Mercredi 22 janvier. Premiers rendez-vous importants, avec la dernière touche à l'exposition, ou plutôt à l'installation de Schuiten qui occupe tout le Théâtre de la ville. Le bâtiment a été entièrement occulté pour devenir une boîte noire frappée par un rayon lumineux. Je rencontre Fanny Rodwell, présidente de la fondation Hergé, et Raymond Leblanc, la dernière légende vivante de l'âge d'or de la bande dessinée.

Jeudi 23 janvier. Cette journée vaut une semaine ! La ville inaugure la rue Hergé qui remplacera la rue Marengo, dans la partie piétonne. Après, ce seront les vernissages des expositions «Schuiten», «Reiser», «Rosinski» - avec des planches inédites de l'auteur de Thorgal, et une scénographie en malles-cabine de voyage - et «le Musée Ferraille», montée par une coopérative d'Albi, les Requins Marteaux, qui se situent au confluent de la bande dessinée, du happening et de l'art vivant. L'exposition «Reiser» montre des dessins inattendus comme ses innombrables travaux préparatoires. C'est le souhait de ce trentième anniversaire : montrer que la bande dessinée n’est en rien spontanée ; il s’agit au contraire d’une discipline très travaillée, très «référencée». J'accompagne Jean-Jacques Aillagon pour une visite des stands des éditeurs. C’est l'occasion de parler de l'avenir de la bande dessinée. Le soir : remise du prix au Théâtre de la ville.

Vendredi 24 janvier. Le pays invité cette année est la Corée avec sa production incroyable : 9 000 titres et 40 millions d'albums de bande dessinée par an, contre 1 500 titres et 5 millions d'albums en France…

Samedi 25 janvier. Montée en puissance du festival, avec une grande médiatisation : il y a TF1, la BBC, les Japonais de la NHK. Quant aux professionnels de l'édition, ils se rencontrent au Marché international des droits, l'équivalent, en plus modeste, du Salon du livre de Francfort.

Dimanche 26 janvier. C'est la fin de cette édition et l'heure des comptes. Les collectivités territoriales ont fait un effort important pour cette édition. Le budget, traditionnellement, c'est un tiers d'autofinancement, un tiers de financement privé et un tiers des collectivités territoriales. Dès demain, il faudra imaginer l'édition 2004.


 Rafael Pic
20.01.2003