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Marché

Richter et Warhol face à face

Sotheby’s retrace la carrière du peintre de Cologne tandis que Christie’s mise sur une valeur sûre du pop art.


Gerhard Richter, Nuages (Atmosphère),
huile sur toile, 200 x 300 cm, 1970.
© Sotheby’s.
LONDRES. Si des nuages planent sur les ventes londoniennes d’art contemporain, ce sont sans nul doute ceux de Gerhard Richter. Après le record atteint par une étude de la même série en juin dernier (adjugée 1,9 million £, soit plus de six fois son estimation basse), la monumentale composition de Nuages (Atmosphère) (1,3 million £) s’annonce comme l’une des œuvres majeures de la saison. D’ailleurs, pendant les seules vacations du soir, vont être dispersées six toiles du peintre allemand placé pour la deuxième année consécutive au second rang du classement des artistes contemporains les plus célèbres publié par la revue Kunstkompass («Capital»). À l’exception de la Villa (400 000 £) proposée par Christie’s, toutes reviennent à Sotheby’s, qui peut ainsi se vanter de retracer vingt années de sa carrière. Une odyssée qui mène des photo-peintures des années 1960 avec Mort (600 000 £), dans laquelle il associe, quarante ans après Magritte, travail du texte et de l’image, aux œuvres abstraites des années 1980, telles Esquisse Cythère (400 000 £).

Des nuages… aux papillons
Chez Christie’s, ce sont les portraits qui ouvriront le bal… Un visage distordu de Francis Bacon (400 000 £) voisine avec une Tête d’enfant de Lucian Freud (250 000 £), portrait de sa fille réalisé à l’époque charnière où les représentations minutieuses cèdent la place à un traitement en larges coups de brosse. Le dessin au crayon de Mao par Warhol introduit, quant à lui, à la dominante pop de la vente. Du même Warhol, le catalogue réunit ainsi Six crânes (1,2 million), Quatre Jackies (800 000 £) ou Elvis deux fois (1,4 million). Dans la droite ligne de cette mouvance, la série Célébrations de Jeff Koons explore les symboles des différentes fêtes de notre société de consommation, ici des Œufs cassés (260 000 £). Introduisant une note de poésie «aérienne», on remarque également le monumental Rocher d’Alexander Calder, à mi-chemin entre ses «stabiles» et ses «mobiles» (500 000 £) ou Oo you are lovely, l’une des peintures dans lesquelles Damien Hirst a introduit des papillons qui se détachent comme autant de touches colorées sur un fond bleu brillant…


 Zoé Blumenfeld
05.02.2003