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Marché

© Raphaël Gaillarde

Hervé Aaron, antiquaire

«Comme je le fais une fois par mois, je consacre une partie de la matinée à l’organisation du Salon du dessin, dont je suis président»

Mardi 11 février. Le matin, je rencontre le peintre Malel. C’est une grande première pour la galerie : nous allons exposer un artiste vivant, en juin. C’est une situation à laquelle je ne suis d’ailleurs pas habitué. Discuter de l’accrochage, des frais à partager, etc., ce n’est pas une chose que j’ai l’occasion de faire avec Hubert Robert… L’après-midi, c’est la réunion hebdomadaire de l’équipe des antiquités. Nous discutons de ce qui a été acheté avec Bill Pallot, pour les meubles, et Bruno Desmarets, pour les tableaux. Avec l’équipe qui est chargée de le revendre, nous étudions les prix à fixer pour tel ou tel objet. Nous parlerons bien sûr de l’organisation de notre programme au salon de Maastricht en examinant les œuvres qui sont revenues de restauration et d’encadrement. Nous faisons vraiment notre stand, c’est-à-dire que nous le dessinons sur une feuille de papier et décidons où accrocher les tableaux. Au Salon du dessin, à Paris, nous nous laissons davantage guider par la spontanéité.

Mercredi 12 février. Comme chaque semaine, j’ai un déjeuner de travail «déco» en compagnie, notamment, de Jacques Grange et Romeo Bucciaccio. La galerie Didier Aaron a en effet une activité de décorateur, qui est tout à fait séparée du métier d’antiquaire. Elle date des premiers temps de la galerie - quand mon père l’a créée dans l’immédiat après-guerre et que la situation du marché était encore difficile. Cette activité représente un tiers environ de notre chiffre d’affaires. Nous avons actuellement six chantiers à New York, dont l’un concerne une tour à l’angle de la 58e rue et de Lexington Avenue, là où se trouvait auparavant le grand magasin Alexander.

Jeudi 13 février. Comme je le fais une fois par mois, je consacre une partie de la matinée à l’organisation du Salon du dessin, dont je suis président, en compagnie des huit autres membres de la Société du dessin. Ce qui prend beaucoup de temps, dans cette organisation qui est très démocratique, c’est la mise sur pied des activités annexes, comme les partenariats avec la Ville de Paris ou avec l’Institut de France. En ce qui concerne l’Institut, il faut mentionner une initiative très originale cette année. Le Musée Condé de Chantilly restaure actuellement son fonds de dessins de Clouet. Ceux-ci ne peuvent normalement pas quitter le musée mais, exceptionnellement, trois d’entre eux seront présentés. Le processus de restauration sera expliqué aux visiteurs, qui pourront s’inscrire pour les parrainer. Ce soir, j’irai écouter l’orchestre de France, sous la direction de Kurt Masur, qui joue du Mendelssohn. Je ne suis moi-même pas musicien, ce que je regrette, mais mes enfants apprennent le piano…


 Rafael Pic
10.02.2003