Accueil > Le Quotidien des Arts > Bari, trois mille ans de céramique

Musées

Bari, trois mille ans de céramique

La capitale des Pouilles donne enfin à son musée archéologique un cadre approprié.


Céramique de
Canosa, IVè-IIIè S.
av J.-C. Bibliothèque
provinciale De Gemmis,
Bari.
BARI. Est-ce le grand réveil des musées archéologiques du sud de l’Italie ? Après celui de Tarente, qui détient une célèbre collection de bijoux en or et qui vient enfin de rouvrir, son homologue de Bari, fermé depuis huit ans, s’apprête également à subir une transformation radicale. Créé dans les années 1880, il a été longtemps hébergé dans les bâtiments de l’université. Il va être réinstallé dans de nouveaux espaces, qui représentent environ 2500 m2 : le monastère de Santa Scolastica, autrefois occupé par les bénédictines et qui vient d’être libéré par la faculté d’architecture. Ce sont là des bâtiments dont la construction s’est étalée du XIIIe au XVIIe siècle et dont certains pavements sont beaucoup plus anciens, remontant jusqu’au IVe siècle. «Nous souhaiterions que la restauration soit effectuée par un «grand nom», explique Emanuela Angiuli, responsable de la programmation du musée. Nous avons eu des discussions avancées avec Gae Aulenti mais le choix n’est pas encore arrêté. La province, qui est propriétaire du musée, a affecté environ 2 millions € pour les travaux, mais il est probable que d’autres collectivités territoriales, comme la région des Pouilles, participeront aussi au financement.»

Parmi les pièces de céramique, les vases de Canosa
Le Musée de Bari est l’un des plus riches du pays. Il possède dans ses collections des bijoux de l’Âge du bronze, 12 000 monnaies et 20 000 objets de céramique. Dans cette dernière catégorie, on trouve de très nombreux vases à figures noires, à figures rouges ou à décor géométrique, que les spécialistes viennent étudier de très loin. Michael Beazley, qui a écrit les sommes de référence sur le sujet, était un habitué des lieux. Le musée conserve aussi les extraordinaires vases anthropomorphes de Canosa, aux teintes délicates. Leur étonnante couleur rose leur vient d’un secret de fabrication - l’utilisation à froid de la caséine du lait. Ils étaient produits pour les tombes - certains n’ont même pas de fonds. «Nous en possédons cent trente environ, davantage que toute autre institution au monde. Ils proviennent d’un collectionneur local, Polese, qui les a légués à la fin du XIXe siècle. lls constitueront l’une des principales attractions du musée dès l’inauguration, en 2004. Pour faire «tourner» le fonds du musée, les responsables entendent consacrer à la présentation permanente une petite partie des espaces et consacrer le reste à des expositions thématiques, qui seront renouvelées tous les deux ans. La première portera sur la femme dans l’Antiquité.


 Rafael Pic
12.02.2003