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Expositions

© D.R.

Guy Cogeval, directeur du Musée des beaux-arts de Montréal

La rétrospective Vuillard vient d’ouvrir ses portes à Washington. Guy Cogeval analyse l’exposition dont il est le commissaire.

S’agit-il de la première rétrospective de cette ampleur consacrée à Vuillard ?
Guy Cogeval.
En 1938, Édouard Vuillard avait organisé sa propre exposition au pavillon de Marsan, au Musée des arts décoratifs. Elle était évidemment beaucoup plus importante que celle-ci. Cependant, le catalogue consistait en une liste d’œuvres. Là, un énorme travail de recherche a été mené. J’ai entre les mains le catalogue en anglais - la version française est élaborée en ce moment à Montréal - et il s’agit sans aucun doute du plus gros instrument existant pour étudier Vuillard… en attendant le catalogue raisonné auquel je travaille !

D’où proviennent les œuvres exposées ?
G. C.
Le catalogue compte trois cent cinquante numéros, dont cent cinquante à cent soixante-dix tableaux. Ils ont été prêtés par les plus grands musées du monde - Orsay, le Metropolitan Museum ou la Kunsthaus de Zurich - mais aussi par des collectionneurs car l’œuvre de Vuillard se trouve principalement entre des mains privées. Il faut noter que 75% des œuvres sont communes aux quatre étapes de l’exposition - Washington, Montréal, Paris et Londres -, ce qui est très rare.

Quelles sont les premières réactions suscitées par l’exposition ?
G. C.
Je n’ai pas eu l’occasion de la voir. Apparemment, c’est très beau tout en étant différent des expositions de Montréal et Paris dont la scénographie, confiée à Hubert Le Gall, donnera une place plus importante aux objets personnels, lettres et témoignages de Vuillard. Au-delà de ces questions de muséographie, il faut souligner tout ce qu’il y a de nouveau dans cette exposition : le matériel graphique inconnu ou les photographies. On ne connaissait qu’une douzaine de ses mille sept cents tirages. Vuillard a eu en mains un Kodak à partir de 1897 et, jusqu’à la fin de sa vie, il n’a plus arrêté de photographier des intérieurs ou ses proches. Il n’hésitait pas à interrompre un repas ! Cela a eu une incidence certaine sur sa peinture autour de 1900. On m’a dit que de grands historiens d’art ont fait le déplacement et ont trouvé l’exposition renversante. Ils ont découvert un homme déterminé plutôt qu’un peintre de rombières !


 Zoé Blumenfeld
24.02.2003