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Patrimoine

Qui rachètera le palais Stoclet ?

Avant même que ne soient confirmées les rumeurs de mise en vente, ce joyau conçu par Joseph Hoffmann suscite les convoitises.

BRUXELLES. Voilà quelques mois que des rumeurs circulent concernant la mise en vente du Palais Stoclet. Tout a commencé au printemps dernier, après l’annonce du décès de Madame Stoclet qui résidait jusqu’alors dans l’hôtel particulier dont le riche banquier Adolphe Stoclet confia la réalisation au Viennois Joseph Hoffmann. Ici, on soutient qu’aucune des quatre héritières ne souhaiterait s’y établir. Là, on affirme que le prix de cette œuvre d’art total, à laquelle ont participé Gustav Klimt ou Koloman Moser, pourrait s’élever à 25 millions €. Là encore, on évoque le nom de deux acheteurs potentiels : l’État autrichien ou la région bruxelloise. Pourtant, à l’heure actuelle, rares sont ceux qui souhaitent se prononcer. Selon le quotidien autrichien Der Standard, l’administrateur du bâtiment, l’ambassade autrichienne à Bruxelles, le service de protection des monuments historiques et les administrations régionales belges démentent purement et simplement ces faits.

Combiner fonds publics et privés
L’une des rares voix à s’élever est celle d’Hannes Swoboda, député autrichien au Parlement européen. «Concernant la mise en vente, il ne s’agit pas de rumeurs mais d’une information que je tiens directement de l’architecte Hans Hollein, un proche de la famille Stoclet. Le Palais Stoclet est un témoignage artistique si précieux que nous devons trouver un moyen d’empêcher son acquisition à des fins privées et de garantir sa présentation au public. Cela ne peut être possible grâce aux seuls fonds publics car les sommes engagées sont trop élevées. Cependant, une association de fonds privés et publics reste envisageable. Différentes possibilités sont “sur l’agenda”, à condition que la famille coopère». Et quand on lui demande si ce serait une première pour la République autrichienne, Hannes Swoboda conclut : «Il s’agit d’un joyau autrichien élevé dans un pays étranger. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle !»


 Zoé Blumenfeld
20.02.2003