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Marché

L’Empire au bureau

Les bureaux plats d'époque Empire sont appréciés pour leur fonction utilitaire comme pour leur aspect décoratif.


Modèle courant en placage d'acajou
flammé © Archives Renoncourt
Dans la lignée des «tables à écrire» apparues au XVIIIe siècle, ces bureaux comportent essentiellement un plateau rectangulaire recouvert de cuir, avec en ceinture deux ou trois tiroirs de rangement, le tout soutenu par des pieds droits ou fuselés garnis de sabots de bronze. Ce meuble de prestige, le plus souvent plaqué d'acajou, s'impose avec aisance dans tous les décors.

Variantes
Le modèle de base se diversifie par des piétements en forme de chimères ou de jarrets de lion, et par l'apparition de nouveaux motifs ornementaux (abeilles, trophées, cornes d'abondance). Le nombre de tiroirs tend à se multiplier, formant un caisson qui descend du plateau jusqu'au sol. Il est alors nommé «bureau ministre».


Bureau en placage d'acajou à pied
carré © Archives Renoncourt
Prix
Les bureaux les plus courants sont accessibles aux enchères de 4 000 à 8 000 €. Ils se vendent chez l'antiquaire de 10 000 à 12 000 €, compte tenu des restaurations. Les plus beaux modèles, ornés de bronzes dorés somptueux, trouvent preneur de 30 000 à 50 000 €. Ils sont toutefois moins cotés que les bureaux Louis XVI. Au cours des dernières ventes, les estimations ont été souvent dépassées, ce qui confirme la tendance à la hausse, favorisée par le passage à l'euro. Le succès des bureaux plats a fait naître au cours du XIXe siècle, notamment sous Napoléon III, de nombreuses copies dites «de style». Ces imitations se vendent à moitié prix des meubles «bons d'époque».


Bureau ministre à 3 tiroirs en ceinture
et quatre tiroirs en caisson.
© D.R.
Critères de reconnaissance
Un meuble authentique peut se reconnaître en examinant certains points. L'ouverture des tiroirs fait apparaître sur les côtés des arêtes émoussées par l'usage. Les fibres du bois sont lissées et légèrement arrondies. Le placage d'acajou, visible en bordure de la face interne du tiroir, doit avoir un à deux millimètres d'épaisseur. Les placages des copies, débités à la machine, sont nettement plus minces. Les bronzes anciens présentent des motifs ciselés fins et nerveux, recouverts d'une dorure à l'ancienne d'un doux éclat. Sur les copies, les bronzes surmoulés ont des reliefs mous, recouverts d'une dorure par électrolyse trop brillante. Les professionnels ne s'y trompent pas. Exigez du vendeur un certificat d'authenticité qui engage sa responsabilité. Visez de préférence la qualité supérieure qui donne à long terme les plus importantes plus-values.


 Jean Bedel
24.02.2003