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Musées

Robert Couturier et Olivier Lorquin.
© J.A. Brunelle

Olivier Lorquin, directeur du Musée Maillol

«Maillol, qui a su déceler en Robert Couturier le talent, disait déjà en 1929 : “Dans le genre mal foutu, vous ferez quelque chose”.»

Lundi 17 février. C’est une journée un peu grise pour moi puisqu’elle est consacrée au démontage de l’exposition «Christian Schad». Je la vois partir à regret. Il est toujours plus agréable de monter une exposition que de la démonter. Cela va m’occuper toute la journée. Les trois quarts de l’exposition vont à New York, à la Neue Galerie, tandis que les autres œuvres retournent chez les prêteurs.

Mardi 18 février. Le matin, j’ai rendez-vous avec notre transporteur. Ensuite, je déjeune avec Robert Couturier, sculpteur de la galerie depuis vingt ans, qui veut me parler d’un nouveau projet. Je n’en sais pas plus pour le moment ! C’est le doyen de nos artistes, il va avoir 98 ans en mai prochain. Maillol, qui a su déceler en lui le talent, disait déjà en 1929 : «Dans le genre mal foutu, vous ferez quelque chose». Il ne s’est pas trompé. Aujourd’hui, il est le dernier grand sculpteur français vivant. Je caresse d’ailleurs l’espoir de célébrer son centenaire au musée en 2005. L’après-midi, je retourne à la galerie Dina Vierny, rue Jacob, pour travailler à notre prochaine exposition consacrée aux grands maîtres naïfs français tels que Bauchant, Bombois, Vivin, Séraphine-Louis...

Mercredi 19 février. Dans la matinée, j’accompagne mon frère, Bertrand Lorquin, conservateur du musée, à un rendez-vous avec Fanny Guillon-Laffaille, commissaire de notre prochaine exposition, «Dufy, un autre regard», qui ouvrira ses portes le 5 mars prochain. Pour Fanny Guillon-Laffaille, «Dufy est trop souvent cantonné dans un domaine tout à fait restrictif d’un peintre de régates et de courses, conception qui témoigne d’une incompréhension et d’une méconnaissance de son art». Cette exposition nous fera découvrir ou redécouvrir la contribution de l’artiste aux mouvements fauve et cubiste. Les soixante huiles et les soixante aquarelles et dessins qui seront exposés proviennent de grandes collections privées mais aussi de musées français et étrangers comme le Musée des beaux-arts de Nice, Beaubourg, le Musée Thyssen de Madrid…. Je dois ensuite me rendre à la galerie pour rencontrer un collectionneur qui s’intéresse au travail de Robert Couturier.

Jeudi 20 février. Je n’ai aucun rendez-vous pour ce matin. Je vais donc en profiter pour rester au musée. À 13 h, je déjeune avec ma grande amie, Claude Unger, responsable de nos relations publiques. Après cela, je vais rejoindre mon frère et Nathalie Prat, commissaire de notre exposition d’été au musée, consacrée à Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat. À travers plus de cent trente œuvres de ces deux artistes, nous souhaitons évoquer leur collaboration, mais surtout mettre en évidence des thématiques communes. Pour en citer quelques-unes, la mort que l’on retrouve dans les accidents - Car Crash - d’Andy Warhol, et dans les têtes de mort de Basquiat. La célébration des personnalités, exercice dans lequel Warhol a choisi de décliner les stars, se retrouve appliquée, dans l’œuvre de Basquiat, aux grands noms du sport et de la musique, comme les boxeurs et les jazzmen.


 Stéphanie Magalhaes
17.02.2003