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Sous le signe du jaguar

Des œuvres dispersées par Binoche illustrent l’omniprésence de ce félin dans l’art méso-américain.


Culture Tumaco-La Tolita, plaque
pectorale d’homme-jaguar, or,
25 x 26 cm. © Binoche.
PARIS. Le jaguar, l’un des animaux les plus puissants de Méso-Amérique, personnifie la force surnaturelle du chaman et symbolise la dignité du souverain. Au Costa-Rica, il peut être modelé en or dans un pendentif obtenu par fonte à la cire perdue par la culture Diquis, autour de l’an 1000 (5 000 €). Il se retrouve également sous la forme de têtes stylisées ornant la cuve d’un vase tripode en céramique brun clair de la culture Guanacaste (1 900 €). Dans le sud-colombien, la culture Tumaco-La Tolita s’intéresse au visage d’un homme se métamorposant en félin, avec une gueule s’ouvrant sur des crocs acérés. Il est représenté dans des pièces en feuille d’or repoussée sur une matrice en bois : un masque aux yeux décorés de turquoise (10 000 €) ou une plaque pectorale (50 000 €).

Le mythe fondateur olmèque
Un mythe vient encore renforcer l’importance de cette figure mi-anthropomorphe mi-zoomorphe chez les Olmèques : ils seraient les descendants de l’union entre un jaguar et une femme. Un beau masque en jadéite verte (180 000 €) de la période pré-classique - entre 1 000 et 500 av. J.-C. - est caractéristique de ces œuvres qui mélangent les caractéristiques corporelles d’un enfant à celles du félin. Les joues pleines, le nez court, les yeux en amande et le menton rond creusé d’une fossette encadrent une bouche dont les commissures tombantes et les lèvres angulaires constituent un écho à la gueule du jaguar…


 Zoé Blumenfeld
05.03.2003