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Marché

Arco entre guerre et paix

Alors que l’éventualité d’un conflit international fait planer une ombre sur le marché de l’art, la foire madrilène affiche sa bonne santé.


Enzo Cucchi, Sottunghia, 2000,
huile, 280 x 300 cm.
© Fernando Latorre.
MADRID. Après le vol d’une céramique de Picasso sur le stand d’une galerie allemande (Pudelko) et un vernissage houleux confrontant le roi Juan Carlos à des exposants opposés à la guerre en Irak, le temps des bilans est arrivé. Deux cent quatre-vingts exposants de vingt-huit pays différents, près de trois mille artistes représentés, 190 000 visiteurs et une délégation Suisse - composée en partie des galeries Krugier, Beyeler et Bischofberger - ont participé à la 22e édition d’Arco dotée cette année d’un budget de 5,5 millions €. Pour sa première participation, Serge Le Borgne, de la galerie Cent 8, ne cache pas sa satisfaction : «Tout s’est très bien passé. Les collectionneurs espagnols étaient au rendez-vous et les institutions aussi. La fondation Arco m’a même acheté une vidéo de Mark Lewis». Depuis 1987, cette fondation s’est donnée pour objectif d’acquérir chaque année - pour un budget de 120 000 € - des œuvres d’art contemporain. Cent quarante pièces sont aujourd’hui en sa possession. Les 3 000 m2 supplémentaires ont permis d’aménager des zones de repos dans lesquelles ont pris place des «Chill-out». Appréciées par les visiteurs et critiquées pour l’espace qu’elles occupaient, ces constructions éphémères mettaient en scène des lits géants ou des fauteuils-ballons accessibles au public.

«Nous avons très bien travaillé»
Qui achète à Arco ? Les institutions nationales attendent avec impatience l’événement pour y faire leurs courses. Ainsi, la galerie parisienne 1900-2000 est devenue, au fil des ans, le fournisseur des musées espagnols en matière de photographie. Parmi les pièces les plus importantes, une photographie de Cartier-Bresson a été achetée par le Musée Reina Sofia et une gouache de Matta (30 000 €) par un collectionneur. David Fleiss déclare : «Nous avons vendu une quarantaine d’œuvres entre 400 et 50 000 €. Contrairement aux prévisions, nous avons très bien travaillé. Cette année, il semblerait que les acheteurs soient moins portés vers la création espagnole, comme c’était le cas dans les précédentes éditions». Pourtant, ils étaient bien présents. Des toiles de Tàpies, d’Antonio Saura et de Chillida occupaient un grand nombre de stands. Celui de la galerie suisse Bruno Bischofberger avait d’ailleurs l’exclusivité de l’artiste Barcelo. La Grèce devrait être le prochain invité d’honneur de la foire bien que certains doutent de l’intérêt que pourrait représenter ses galeries sur la scène internationale.


 Stéphanie Magalhaes
27.02.2003