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Patrimoine

Sous le potager, les mosaïques

Avec l’ouverture au public de deux «domus» restaurées, Brescia se révèle l’un des plus riches gisements d’archéologie romaine au nord du Pô.


Dyonisos donnant à boire
à une panthère, mosaïque,
IIè siècle,(détail) © D.R.
BRESCIA. Pendant des siècles, les braves moniales du couvent de Santa Giulia ont ignoré l’existence, sous leur potager soigneusement entretenu, de riches habitations romaines. Ce n’est que dans les années 1960, à l’occasion d’études préliminaires à la création d’un musée d’histoire naturelle, que les premiers éléments ont été mis au jour. La véritable campagne de fouille, dans un quartier désormais en plein centre-ville, a été menée à la fin des années 1990. Depuis le 1er mars, on peut donc visiter deux demeures privées s’étendant sur environ 1 000 m2, avec un superbe ensemble de fresques et de mosaïques géométriques et figuratives. Brescia, qui compte 200 000 habitants, était jusqu’alors célèbre pour être la patrie des armuriers et notamment de la firme Beretta. «Ce projet, qui a coûté plus de 4 millions €, s’inscrit dans une mise en valeur générale de notre patrimoine d’époque romaine, explique le maire de la ville, Paolo Corsini. Les Domus de l’Ortaglia, comme elles ont été baptisées, ne sont qu’un élément d’un ensemble qui comprend aussi le théâtre et le capitole.» L’un des intérêts de l’exposition inaugurale est de présenter une célèbre statue du Musée de Santa Giulia, la Vénus ailée. Longtemps tenue pour une copie d’époque romaine, des études viennent de montrer qu’il s’agit d’un original grec du IIIe siècle av. J-C. Seules ses ailes datent de l’Empire. Elle lui seront d’ailleurs provisoirement retirées : les spectateurs pourront la contempler comme le faisaient, il y a plus de 2 000 ans, ceux qui fréquentaient son temple, à Rhodes.


 Rafael Pic
14.03.2003