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Expositions

Jean-Luc Bovot, commissaire de l’exposition

Pour lui, les chaouabtis sont un élément majeur de la culture égyptienne.

Pourquoi consacrer une exposition aux chaouabtis ?
Jean-Luc Bovot.
Ces sculptures sont présentes dans les collections du monde entier et dans toutes les manifestations en rapport avec l’Égypte. En revanche, aucune exposition ne leur a intégralement été consacrée. Le Musée du Louvre conserve près de 4 200 statuettes. Sur les 200 présentées dans l’exposition, plus de 150 n’étaient jamais sorties des réserves. Nous voulions faire découvrir au public autre chose que des procédés de momification. Par ailleurs, un catalogue raisonné qui va paraître très prochainement propose une analyse scientifique des chaouabtis royaux exposés.

Quels ont été vos choix en termes de muséographie ?
J.-L B.
Notre principale préoccupation a été de mettre en valeur des pièces de styles et de formats très semblables. Nous avons choisi de jouer sur les volumes, les niches, les tablettes, les miroirs et les marches pour accentuer les particularités de chaque statuette. Sur les cartels, des silhouettes de chaouabtis situent l’œuvre sur une frise chronologique tandis que des panneaux explicatifs apportent, pour chaque section, des informations plus générales sur les pratiques funéraires.

Comment ces pièces sont-elles entrées au Louvre ?
J.-L B. C’est toute l’histoire de l’entrée des œuvres dans les collections du musée. Au XIXe siècle, des diplomates constituaient des collections de chaouabtis qu’ils revendaient ensuite pour se faire de l’argent de poche. À cette époque, il était facile de sortir des œuvres du territoire égyptien. De nombreux dons ont fait suite aux campagnes d’Égypte et aux recherches d’archéologues sur le terrain comme Mariette. C’est de cette manière que le Louvre s’est enrichi d’une statuette au nom d’Aménophis III. Par ailleurs, les chaouabtis passent régulièrement en salles de vente et il n’est pas rare que nous fassions l’acquisition d’une pièce pour compléter notre collection comme ce fut le cas pour le chaouabtis de Senkamanisken en 1993. Mais, il faut se méfier des fausses statuettes qui sont de plus en plus nombreuses sur le marché.


 Stéphanie Magalhaes
08.03.2003