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Marché

Rothschild déstocke

Christie’s poursuit sa politique de ventes de collections particulières avec les successions du baron Fould Springer et de Cécile de Rothschild.


L’un des chenêts d’époque
Louis XVI, 41 x 47 cm.
© Christie’s.
PARIS. En décembre 2001, Christie’s a fait son apparition sur la scène parisienne avec des collections particulières : les porcelaines de Charles-Otto Zieseniss, les objets d’art tribal de René Gaffé, les laques japonaises de Marthe Couvelaire ou les objets d’art du XXe siècle de Karl Lagerfeld… Plus d’un an après, l’objectif reste le même : favoriser les ventes «single owner». Six ou sept d’entre elles sont prévues à Paris pour l’année 2003. Pour ouvrir le bal, avant la vente de la collection de Nelia Barlotta de Cates, le 18 mars, deux fonds de maisons liés à la famille Rothschild vont être dispersés lors des successions de Cécile de Rothschild (1913-1995) et de son beau-frère, le baron Max Fould-Springer (1906-1999). Sans être du standing des grandes ventes Rothschild organisées à Londres, Genève ou New York, elles comptent d’intéressantes pièces de mobilier, de peinture et d’objets d’art.

Un Cézanne pour une devinette
La collection de Max Fould-Springer, largement héritée de celle de son père, réunit une paire d’appliques Régence décorées de personnages de la Comedia dell’ arte (30 000 €), une commode de l’ébéniste suisse Matthias Fonk (15 000 €), des céramiques asiatiques et quelques pièces modernes comme un miroir de Line Vautrin (4 500 €). Cécile de Rothschild débuta sa collection à 13 ans : ayant résolu une devinette, elle reçut de son père des Baigneuses de Cézanne en guise de récompense. Les cent cinquante lots que compte sa succession témoignent de son goût pour les arts décoratifs. Aux côtés d’une gourde de pèlerin victorienne en argent (40 000 €) figure une console d’époque Louis XVI dont le décor en treillage rappelle deux meubles livrés par Jean-Jacques Pafrat au duc d’Orléans pour son château du Raincy (120 000 €). Autres pièces d’exception, une paire de chenêts représentant une vestale auprès d’une athénienne probablement commandée par la duchesse de Montmorency vers 1772 (120 000 €) et une pendule Louis XVI ornée de plaques en porcelaine de Sèvres. Cette horloge, dont le dessin est conservé au Metropolitan Museum de New York, est identique à celle que Marie Feodorovna et son époux, le futur Paul Ier, achetèrent, en 1782, chez Daguerre sous le nom de comte du Nord, pour passer incognito !


 Zoé Blumenfeld
11.03.2003