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Expositions

Eruptions artistiques à Clermont-Ferrand

«Les Mars de l’art contemporain» montrent que la province a un rôle à jouer dans la promotion de l’art contemporain.


Xavier Zimmermann, Feuillage IV,
collection Frac-Alsace.
© Xavier Zimmermann.
CLERMONT-FERRAND. Les papillons noirs sont de retour dans la ville. Mais halte aux entomologistes : il s’agit du logo du festival annuel d’art contemporain - le mars est aussi un papillon - destiné à prouver que l’art actuel n’est pas une exclusivité parisienne. Pour leur cinquième édition, «Les Mars de l’art contemporain» réunissent de nouveau pendant un mois sous une même bannière les organisateurs publics et privés - dont les deux seuls galeristes de la ville - autour d’une quarantaine d’expositions réparties dans toute la région, faute d’infrastructures suffisantes à Clermont-Ferrand. Sans thématique fédératrice ni unité de lieu, l’ensemble est logiquement hétérogène et inégal, mais nullement inintéressant. Des artistes reconnus sont invités par les poids lourds de l’événement - le Frac Auvergne a choisi les grands tirages du photographe Xavier Zimmermann - alors que les moins connus, dont beaucoup de régionaux, sont sélectionnés sur dossier et répartis en fonction des capacités d’accueil.

Vidéoformes, le temps fort
Toutes les formes d’expression y sont représentées, de la peinture à l’installation. Parmi les nombreux travaux sur papier on découvrira les gouaches et encres aériennes de Jean-Christophe De Clercq (Saint Saturnin), les transparences obtenues par application de paraffine de Michel Fourquet (galerie Arkos) ou les errements graphiques à l’aveugle de Rémi Jacquier (galerie Gastaud). À remarquer également les installations d’Annie Bascoul (Cébazat) et de l’Orléanaise d’origine coréenne Eui-Suk Cho, qui a transformé la petite chapelle du village de Saint Saturnin en lieu d’expérience visuelle individuelle. Mais les formes émergentes les plus radicales seront réunies lors du festival Vidéoformes, principal temps fort des «Mars». Laboratoire de la création technologique mené par Gabriel Soucheyre, il draine des vidéastes de tous horizons, dont cette année l’Iranienne Shirin Neshat. C’est incontestablement un meilleur vecteur de crédibilité pour l’ensemble des artistes exposés que l’exposition déjà vue du très médiatique Ousmane Sow, à Vichy.


 Sophie Flouquet
18.03.2003