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Marché

Le dessin a bien des vertus

Le dessin est, avec l'estampe, le médium idéal pour commencer une collection. Il réunit toutes les qualités : le choix est grand, il s'agit d'œuvres originales, le plus souvent très abordables financièrement, et les prix n'ont cessé de monter au cours des dernières années...

Près de la moitié des dessins vendus aux enchères en 2002, 48,14%, l'ont été à des prix inférieurs à 1 000 €. Plus des trois quarts, 86%, n'ont pas dépassé 10 000 €. C'est donc un marché très attractif, couvrant toutes les périodes et tous les mouvements de l'art, avec une offre abondante susceptible de satisfaire tous les goûts. Il s'échange chaque année aux enchères environ 50 000 dessins. Comme pour l'ensemble du marché, le nombre des transactions a baissé sur les deux dernières années, passant de 63 006 en 2000 à 46 862 en 2002. Le taux d'invendus, là aussi, n'a cessé de monter. De 24,8 % en 1998, il est passé à 37,79% en 2002, ce qui correspond à l'évolution générale et traduit en particulier la plus grande sélectivité des acheteurs.

Des prix en hausse régulière
Le chiffre d'affaires, passé de 257 millions €, en 1998, à 387 millions €, en 2000, est retombé cette année à 311 millions, plus proche de son niveau d'il y a quatre ans, mais avec un nombre de transactions inférieur, compte tenu de l'accroissement de la valeur des lots. La hausse des prix est continue depuis 1996, et 100 € investis en dessin à cette époque en «valent» 130 fin 2002. Au cours de cette dernière année, après une baisse passagère en septembre, les prix ont finalement augmenté de 12%. Le dessin fait nettement mieux que l'indice général du fine art qui n'a gagné que xxx points sur la même période de 6 ans.

La prédominance anglo-saxonne
Au niveau de la répartition du marché, ce sont les États-Unis qui dominent en 2002 comme pour les années précédentes, avec près de la moitié, 49,3%, du chiffre d'affaires, suivis par la Grande-Bretagne à 20,5%, soit presque 70% pour le bloc anglo-saxon. La France, dans son habituelle troisième position, fait mieux que sa part de marché du fine art, 11,2%. L'Allemagne est ensuite le marché le plus significatif. Les choses changent si l'on s'intéresse au nombre des transactions. Là, c'est la France qui vient en tête et commercialise 23,3% des lots, suivie par la Grande-Bretagne, 21,8%, et les États-Unis avec 17,3% seulement. La constatation est toujours la même, avec moins de 40% des adjudications, les Anglo-Saxons, proposant des feuilles d'une valeur moyenne nettement plus élevée, font près des trois quarts des ventes.

La primauté de l'époque moderne
C'est le dessin moderne qui représente la majorité des transactions, tant en nombre, 67%, qu'en chiffre d'affaires, 54%, suivi par le dessin XIXe siècle. Le dessin ancien et contemporain occupent une place beaucoup plus réduite. Chacun de ces segments de marché, ainsi que nous le verrons prochainement, a une évolution propre parfois très différente, dont il faut aussi tenir compte au niveau des investissements. Sur un plan général, on peut en tout cas retenir que l'on est là en présence d'un marché ouvert très abordable, particulièrement en France, avec un nombre de transactions important et un facteur de risque limité. En dehors du segment des très grandes feuilles qui suscitent des enchères élevées (seulement 0,88% des lots sont partis à plus de 100 000 € cette année), c'est le plaisir à petit prix.


 Jacques Dodeman
20.03.2003