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Marché

Cure de dessin

Pour sa douzième édition, le Salon du dessin accueille le Londonien Dickinson et s’essaie au mécénat.


Paul Delvaux, La rue, 1976, crayon,
encre et aquarelle sur papier
© Dickinson
PARIS. Le Salon du dessin a décidé de ne rien changer à une formule qui a fait ses preuves et qui s’accompagne de manifestations annexes dans plusieurs musées parisiens (Bourdelle, Carnavalet, etc.). On reste en petit comité - les exposants ne sont que vingt-cinq, dont la moitié vient de l’étranger - et l’attribution des stands ne donne pas lieu à une foire d’empoigne mais à un tirage au sort. Pour le reste, chaque participant est libre de présenter les feuilles qu’il préfère. Le résultat est en général un florilège intéressant, avec une large gamme de prix. L’an dernier, l’Étude de femme affligée de Michel-Ange, d’une valeur de 8 millions £ (chez Jean-Luc Baroni), voisinait avec des portraits sirupeux de Helleu ou un carnet de Modigliani. Le Bruxellois Derom et le Londonien Agnews ne sont plus de la partie mais l’on remarque la présence d’un nouveau venu significatif, Dickinson, qui va fêter son dixième anniversaire. «Nous ne participons qu’à une seule manifestation publique, c’est Maastricht,, explique Marie-Lucie Bisiaux, sa représentante en France. Dickinson a une vocation de private dealer, qui privilégie l’extrême confidentialité. À Londres, nous n’avons pas de galerie sur rue mais un immeuble entier, dans lequel nous recevons nos clients, qui sont des particuliers ou des grands musées - Simon Dickinson est notamment le conseiller du Getty et du Kimbell. Nous achetons relativement peu en ventes publiques, préférant les collections privées.» Le salon étant déjà très relevé dans le domaine du dessin ancien (on verra Boilly chez Didier Aaron et Artemis, Watteau chez Coatalem, Tiepolo chez Prouté) et moderne (un Nu allongé de Valadon chez Antoine Laurentin, une Danseuse de Legrand chez Jean-Françoise Baroni, une autre de Degas chez son frère Jean-Luc), Dickinson contribuera à représenter le XXe siècle, avec Bellmer, Miro ou Delvaux, dont La Rue pourrait bénéficier de l’engouement pour toutes choses surréalistes… Comme pour donner un écho aux dispositions annoncées en faveur du mécénat, les organisateurs exposent trois dessins de l’école de Clouet, provenant du Musée Condé de Chantilly. Les visiteurs - ils étaient 10 000 l’an dernier - ne pourront pas coller de pastille rouge pour les acquérir. Mails ils pourront contribuer à leur restauration ou à celle des cent soixante-dix--neuf autres feuilles de la collection qui le nécessitent. 305 € suffisent à sauver un dessin…


 Rafael Pic
26.03.2003