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Brasilier, l’émotion en couleurs

Un catalogue raisonné fait le point sur les créations des vingt dernières années.


En 1959, la galerie Drouet était la première à présenter les œuvres d’André Brasilier. Quarante-quatre années et une centaine d’expositions plus tard, un double livre, sous coffret, revient sur la carrière de cet homme étonnant, dont les portraits photographiques font plus penser à un bourgeois à l’élégance un peu désuète qu’à un artiste… Né en 1929, premier prix de Rome en 1953, à une époque où ce concours ouvrait encore les portes d’une «carrière», Brasilier semble n’avoir jamais changé de style. Inspiré par les derniers prolongements du mouvement symboliste, il peint des compositions épurées, la simplification formelle étant selon lui un vecteur de communion avec le spectacteur. Parmi les nombreuses citations reproduites en pleine page, on lit : «Je tiens à entraîner le spectateur dans mes émotions, mes émotions de plasticien, que j’aimerais lui faire partager (…). En pensant qu’un tableau, c’est un message de poésie». La monographie de l’artiste s’ouvre sur une peinture de chevaux caracolant au bord d’un canal, sous la neige. Huiles sur toile, dessins ou céramiques des vingt dernières années y sont classées de manière thématique, rendant compte de la grande continuité de l’œuvre de Brasilier. Se succèdent destriers, images de voyages, vues du domaine de Loupeigne en Tardenis, portraits de musiciens et images de femmes comme hantées par les traits de son épouse… À ce volume, complété par la succincte biographie de Roger Bouillot, s’ajoute le catalogue raisonné des 1073 peintures des années 1982 à 2002. Un ouvrage qui devrait être prochainement complété par celui des peintures des débuts de l’artiste.


 Zoé Blumenfeld
21.03.2003